Le pape et e chef de l'Eglise copte orthodoxe Tawadros II, ici au Caire en 2017, se retrouveront à Bari. | © AP/G. Borgia
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Le pape reçoit la chrétienté orientale à Bari

De nombreux responsables catholiques, orthodoxes et luthériens prieront avec le pape François, à Bari le 7 juillet 2018, a annoncé le Saint-Siège le 3 juillet. Seront ainsi présents le patriarche œcuménique Bartholomée Ier et le métropolite Hilarion, au nom du Patriarcat de Moscou.

Le pape François se rendra à Bari, accompagné du cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales. L’invitation à cette journée de prière a été lancée le 25 avril dernier.

Cette journée, a détaillé Greg Burke, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, portera «sur la situation dramatique au Moyen-Orient qui afflige tant de frères et sœurs dans la foi». Les chrétiens sont en effet une des principales cibles des conflits et du terrorisme islamiste qui sévissent dans cette région du monde, en particulier en Syrie et en Irak ainsi qu’en Egypte.

Les catholiques seront au rendez-vous

L’Eglise copte catholique sera représentée par son patriarche, Mgr Ibrahim Isaac Sidrak. De même Mgr Ignace Joseph III Younan, patriarche d’Antioche et de tout l’Orient participera à cette journée en tant que primat de l’Eglise catholique syriaque. Le cardinal Bechara Boutros Raï, sera également présent comme patriarche maronite.

Le cardinal Louis Raphaël I Sako, qui a reçu la barrette rouge le 28 juin dernier, participera en tant que patriarche chaldéen. L’Eglise catholique arménienne sera elle aussi présente via son patriarche, Grégoire Pierre XX Ghabroyan.

L’Eglise grecque-catholique melkite sera représentée par Mgr Jean-Clément Jeanbart, archevêque d’Alep (Syrie). Il viendra à Bari au nom de Mgr Joseph Absi, patriarche de cette Eglise. Cette Eglise catholique du Moyen-Orient sera donc la seule à ne pas être représentée par son patriarche. Enfin, l’Eglise latine au Moyen-Orient sera représentée par Mgr Pierbattista Pizzaballa, administrateur apostolique du Patriarcat latin de Jérusalem.

L’Eglise orthodoxe également représentée

L’Eglise orthodoxe sera elle aussi représentée à son plus haut niveau, par Bartholomée Ier, patriarche œcuménique de Constantinople, primus inter pares des patriarches orthodoxes. Le 28 juin, dans un discours, le pape François s’était dit «sincèrement reconnaissant» envers Bartholomée pour avoir «immédiatement accepté» l’invitation à Bari.

Le Patriarcat orthodoxe de Moscou, le plus important par son nombre de fidèles et l’étendue de son territoire, sera également présent avec le métropolite Hilarion. Directeur du département des relations extérieures, il représentera le patriarche Cyrille.

Le patriarche orthodoxe d’Alexandrie, Theodore II se rendra à Bari. Le patriarche orthodoxe de Jérusalem sera pour sa part représenté par l’archevêque Nektarios d’Anthedon, vicaire-patriarcal. Tandis que le primat de l’Eglise orthodoxe de Chypre enverra le métropolite Vasilios.

L’orthodoxie orientale a répondu présent

Les Eglises orthodoxes orientales – aussi dites ›non-chalcédoniennes’ car ne reconnaissant pas le Concile de Chalcédoine (451) – seront également présentes. A commencer par Tawadros II, patriarche copte orthodoxe. Ignace Ephrem II Karim, primat de l’Eglise syriaque orthodoxe, se rendra également à Bari. De même que deux responsables de l’Eglise apostolique arménienne: Aram Ier Kechichian, catholicos de la Grande Maison de Cilicie, et l’évêque Hovakim. Ce dernier représentera Garéguine II Nersissian, le patriarche suprême.

L›Eglise apostolique assyrienne de l’Orient, fondée selon la tradition par l’apôtre saint Thomas, sera représentée au plus haut niveau par son patriarche Gewagris II.

Protestantisme et Conseil des Eglises

Côté protestant Sani Ibrahim Azar, évêque luthérien-évangélique de Jordanie et en Terre Sainte, participera à la journée de prière. Enfin, le Conseil des Eglises du Moyen-Orient, qui regroupe la plupart de ces confessions, enverra sa secrétaire général par intérim, Souraya Bechealany. Catholique, elle sera la seule femme participant à la rencontre.

La ville des reliques de saint Nicolas

Le choix de la ville de Bari, dans la région italienne des Pouilles, a été fait car il s’agit de la «fenêtre sur l’Orient qui garde les reliques de saint Nicolas». Ce saint est en effet particulièrement vénéré en Orient, tant par les catholiques que les orthodoxes. Ces reliques avaient été prêtées au patriarcat orthodoxe de Moscou de mai à juillet 2017. Cette venue en Russie des reliques de saint Nicolas avait attiré des centaines de milliers de fidèles.

Ville portuaire sur l’Adriatique, Bari est également liée à l’histoire commune entre chrétiens d’Occident et d’Orient: c’est de ce port que les navires partaient pour les Croisades. (cath.ch/imedia/acp/xln/bh)


Les chrétiens d’orient: une situation complexe

Auteur d’une Géopolitique des chrétiens d’Orient parue en 2013, Antoine Fleyfel a dressé à l’Université de Fribourg, le 27 mars dernier, le tableau complexe de la situation des chrétiens dans les divers pays du Proche-Orient arabe. A la dénomination très large de chrétiens d’Orient, il préfère celle plus précise de chrétiens arabes présents dans six pays: Liban, Syrie, Irak, Jordanie, Israël-Palestine et Egypte. Au-delà de leurs diversités évidentes, ces chrétiens partagent trois traits communs: la culture et la langue arabe, la cohabitation avec l’islam et la cause palestinienne.

Nous vous proposons de relire son analyse >Antoine Fleyfel: «Les chrétiens d’Orient ne vont pas disparaître»

Le pape et e chef de l'Eglise copte orthodoxe Tawadros II, ici au Caire en 2017, se retrouveront à Bari. | © AP/G. Borgia
3 juillet 2018 | 14:19
par Bernard Hallet
Temps de lecture : env. 3  min.
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