Le pape reçoit des victimes suisses d'abus
Le pape François a reçu le 2 mars 2019, au Vatican des victimes suisses d’abus sexuels. Lors de cette audience privée, il leur a demandé pardon au nom de l’Eglise, rapporte la fondation Guido Fluri.
La rencontre d’une quarantaine de minutes entre le pape et deux victimes a eu lieu en fin de matinée. Les victimes étaient accompagnées par Guido Fluri, auteur de l’initiative sur la réparation en faveur des enfants placés par les autorités. L’ancien évêque de Bâle, le cardinal Kurt Koch était également présent. Le Vatican avait déjà invité Guido Fluri et un groupe de victimes à une audience générale en 2015.
«Je demande pardon à chacun d’entre vous», a dit François aux deux victimes. L’homme, aujourd’hui âgé de 63 ans, a expliqué avoir été battu et abusé sexuellement à plusieurs reprises par des religieux dans une maison de correction à Bad Knutwil (LU) alors qu’il était adolescent. La femme de 74 ans a été victime de violences et d’abus sexuels dans un foyer pour enfants à Malters (LU), géré par des religieuses catholiques.
Ceux qui maltraitent les enfants doivent être jugés
«Le pape a relevé que ceux qui maltraitent des enfants représentent un danger pour la société et doivent être jugés devant des tribunaux civils. La culture de la dissimulation est terminée, a-t-il ajouté, se positionnant en faveur d’une tolérance zéro. Nous avons tous été impressionnés par la clarté des ses affirmations», a rapporté Guido Fluri à kath.ch. Qui a salué cette reconnaissance. Mais ces paroles «doivent être suivies d’actes – pour les victimes suisses et celles du monde entier», a-t-il insisté.
De son côté, le cardinal Kurt Koch a insisté sur l’importance de la mise en œuvres des mesures contre les abus discutées lors du sommet sur la protection des mineurs tenu au Vatican du 21 au 24 février. «Cela doit se faire face à ce chapitre très lourd et très triste», a-t-il insisté pour kath.ch.
Mesures de coercition à des fins d’assistance
Guido Fluri, un entrepreneur de Soleure, a lancé, à fin 2014, une ‘initiative sur la réparation’, qui demandait 500 millions de francs pour les enfants placés et autres victimes de mesures de coercition. Le Parlement fédéral a finalement accordé une enveloppe de 300 millions de francs pour le paiement de dédommagements. La démarche a été également soutenue par les Eglises.
Des mesures de coercition à des fins d’assistance ont été ordonnées en Suisse jusqu’en 1981. Des dizaines de milliers d’enfants et de jeunes ont ainsi été placés dans des fermes ou des foyers. Nombre d’entre eux y ont été maltraités ou abusés. (cath.ch/kath.ch/mp)