Le pape invite les Lituaniens à se mettre au service des autres

C’est en se mettant au service des autres à la suite du Christ que les Lituaniens pourront se réconcilier avec leur histoire tragique, a estimé le pape François le 23 septembre 2018 dans son homélie de la messe célébrée à Kaunas.

Au deuxième jour de sa visite dans les pays baltes, le pontife s’est dirigé vers Kaunas, seconde ville lituanienne. Il y a célébré une messe dans le parc Santakos, comme Jean Paul II en septembre 1993. Malgré une chute de la température, plus de 100’000 personnes étaient présentes, agitant des drapeaux du Vatican et de la Lituanie. Des bannières de Pologne et même d’Israël étaient également visibles dans la foule.

Sous la période soviétique, a noté le pape argentin sans la nommer, les Lituaniens ont souffert de la peur, de la déportation, de la délation et de la trahison. Leur foi a ainsi pu vaciller car leur souffrance n’a pas suffit pour que le Seigneur intervienne dans leur histoire. Nier ces faits est une attitude stérile et vaine, car un peuple ne peut bâtir son présent en refusant la réalité douloureuse de son histoire.

Pour les chrétiens, a poursuivi le pape, le Christ est l’unique espérance. Ainsi, si les Lituaniens veulent que le Seigneur réconcilie leur histoire, ils doivent suivre l’enseignement de l’Evangile du jour: qui accueille les plus petits accueille Dieu. C’est une invitation à donner sa vie dans le service et la joie pour les plus faibles – notamment chômeurs, minorités ou encore personnes déracinées ou esseulées.

Comme le père du fils prodigue

Ce chemin, a reconnu l’évêque de Rome, demande parfois de se comporter comme le père du fils prodigue, c’est-à-dire offrir son pardon à celui qui éprouve du repentir. Mettre son espérance dans le Christ, a indiqué le pape, c’est ainsi ne pas avoir peur de sortir et de se dépenser pour les autres, au point qu’il puisse sembler que nous nous anéantissions.

A l’issue de la célébration, l’évêque du lieu, Mgr Lionginas Virbalas, a adressé quelques mots de remerciements au successeur de Pierre. La visite de Jean Paul II en 1993, a-t-il expliqué, a permis aux Lituaniens de se «relever» après «l’occupation et le régime athée». En venant à Kaunas, petite ville «aux marges» de l’Europe, le pape François montre quant à lui que «le bonheur ne dépend pas du lieu géographique», mais que Dieu «embrasse chacun dans son amour affectueux». (cath.ch/imedia/xln/mp)