Le pape invite des futurs prêtres à éviter la prédication «ennuyante»  

La messe doit être «digne» sans pour autant être morose, a expliqué le pape François a des séminaristes italiens, selon un échange rapporté par le Saint-Siège le 16 octobre 2018. La rencontre a eu lieu le 13 octobre au Palais apostolique du Vatican.

L’époque du Christ, a soutenu le successeur de Pierre, n’était pas forcément moins sécularisée que celle actuelle. Sa réponse, a expliqué le pontife, était la «proximité», tant avec Dieu qu’avec les gens. A son image, a-t-il souhaité, les prêtres doivent être «des pasteurs des gens, et non des clercs d’Etat». Telle est selon lui la «sainteté ordinaire» à laquelle les prêtres sont appelés.

Le pape François a également donné quelques conseils pour la célébration de la messe, «acte d’adoration, acte de participation à la passion» du Seigneur. Le célébrant doit y mettre tout son cœur, ce qui «contamine» ensuite les fidèles, a assuré l’évêque de Rome. La messe doit être «digne, pieuse», a exhorté le pontife, sans pour autant ressembler à une «veillée funèbre». Il a également demandé aux prêtres d’éviter «la prédication ennuyante».

La laideur du scandale

Scandaliser les gens, a asséné le pape, est «très laid». Selon le pontife, le peuple a une «grande sagesse» et est capable de pardonner – par exemple, à un prêtre qui a une liaison avec une femme ou qui est trop porté sur la boisson. En revanche, il ne «pardonne pas à un prêtre qui maltraite les gens», c’est-à-dire le «scandale qui blesse». Pour éviter d’être à l’origine de scandales, le successeur de Pierre a en particulier invité les séminaristes à «rester à leur place». Par exemple, a-t-il illustré, éviter de se rendre à une fête.

Le cléricalisme, «une perversion de l’Eglise»

Concernant le cas particulier des abus sexuels, le pontife a exhorté à en parler «tout de suite» avec l’évêque. «Même s’il n’y a qu’un seul prêtre [à commettre ce type d’abus], c’est monstrueux», a-t-il lancé. Pour lui, il s’agit d’un «scandale mondial», qui fait penser «aux sacrifices humains». Le pape François a également cité un autre type de scandale: le prêtre «mondain». Celui-ci, a-t-il dénoncé, est socialement bien accepté, mais ne pratique jamais les œuvres de miséricorde.

Comme souvent avec des prêtres et des séminaristes, le pape argentin a mis en garde contre le cléricalisme, «une perversion de l’Eglise». «Si [un séminariste] est rigide, il n’est pas apte à être ordonné», a-t-il prévenu. C’est un «obstacle à l’ordination», a-t-il asséné, car «derrière chaque rigidité, il y a des problèmes laids». Ainsi, si un candidat au sacerdoce «prend tout au sérieux et n’a pas le sens de l’humour», le mieux est d’attendre quelques années avant de le proposer à l’ordination, a conseillé le pape. (cath.ch/imedia/xln/rz)

16 octobre 2018 | 17:33
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
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