Le pape François se rendra au Kazakhstan du 13 au 15 septembre
Du 13 au 15 septembre 2022, le pape François se rendra au Kazakhstan, a annoncé le 1er août dans un communiqué Matteo Bruni, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège. Dans la capitale Nour-Soultan, le pontife participera au ‘VIIe Congrès des leaders mondiaux et des religions traditionnelles’ organisé par l’État kazakh.
Maulen Ashinbayev, le président du Sénat kazakh, avait transmis une invitation au pape François à participer à ce sommet le 6 novembre 2021 lors d’une audience au Vatican. Le pontife avait exprimé pour la première fois son souhait de se rendre au Kazakhstan le 11 septembre 2022 lors d’une vidéo-conférence avec le président du pays Kassym-Jomart Tokaïev.
Pays majoritairement musulman (sunnite), le Kazakhstan possède une importante communauté chrétienne qui représente plus de 20% de la population, principalement des orthodoxes dépendant du Patriarcat de Moscou et de l’Église orientale orthodoxe du Kazakhstan. Il s’y trouve aussi une minorité catholique qui représente plus de 2% de la population.
Il y a trois jours, dans l’avion du retour du Canada, le pape François avait dit sa volonté de se rendre au Kazakhstan, évoquant «un voyage tranquille, sans beaucoup de déplacements». Si c’est la première fois qu’un pape participe à cette rencontre interreligieuse, ce ne sera pas la première fois qu’un pape foulera le sol de l’ancienne République soviétique: Jean-Paul II s’y était en effet déjà rendu pendant deux jours en septembre 2001.
Un sommet de dialogue interreligieux
Lancés en 2003 par l’ancien président kazakh Noursoultan Nazarbaïev, ces congrès qui rassemblent des chefs d’États, des représentants politiques et des leaders de toutes les religions ont pour but la «recherche de repères humains communs dans les formes mondiales et traditionnelles des religions» et se pensent en même temps comme une « institution internationale interconfessionnelle permanente pour le dialogue des religions et l’adoption de décisions concertées».
Des représentants de toutes les grandes religions mondiales – chrétienté, islam, judaïsme, bouddhisme, hindouisme… – sont attendus à la mi-septembre pour cet événement. Dans le passé, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon ou le roi de Jordanie Abdallah II ont participé à ce sommet.
Lors de la précédente édition, en 2018, le Vatican avait été représenté par le président émérite du Concile pontifical pour l’interprétation des textes législatifs, le cardinal Francesco Coccopalmiero. Était aussi présent le coordinateur en Russie et dans la Communauté des États indépendants (CEI) de la Communauté Sant’Egidio, une association catholique laïque très engagée dans le dialogue interreligieux.
La question de la participation de Cyrille
S’il a été traduit en russe – l’une des deux langues officielles du pays avec le kazakh – le communiqué d’annonce du voyage ne mentionne pas Cyrille, le patriarche de Moscou. Le pape François a déclaré publiquement espérer le rencontrer à cette occasion, notamment dans un entretien accordé à l’agence Reuters le 2 juillet dernier.
En raison du soutien sans réserve du patriarche Cyrille à la guerre en Ukraine, le rapprochement opéré ces dernières années entre le Saint-Siège et le Patriarcat de Moscou, notamment lors de la rencontre de leurs deux chefs à Cuba en 2016, s’est complexifié.
Le pontife a dû renoncer à une rencontre avec le patriarche à Jérusalem en juin. Il a ensuite affirmé vouloir se rendre à Kiev et à Moscou; si l’Ukraine souhaite accueillir le pape, les autorités moscovites n’ont pour l’heure ouvert aucune porte à un déplacement sur le sol russe.
Pour l’heure, le patriarcat de Moscou et les organisateurs du sommet de Nour-Soultan n’ont pas communiqué sur une éventuelle participation du leader de l’Église orthodoxe russe. Commentant la possibilité d’une rencontre entre les deux hommes au Kazakhstan le 8 juillet dernier, la cheville ouvrière de la diplomatie vaticane Mgr Paul-Richard Gallagher avait déclaré: «nous devons essayer de surmonter les difficultés et les malentendus pour l’unité de l’Église» (cath.ch/imedia/cd/bh)