Le pape François (Photo: Flickr/Catholic church of England/CC BY-NC-SA 2.0)
Vatican

Le pape François se dresse contre une éducation trop sélective

Rome, 21.11.2015 (cath.ch-apic) «On ne peut pas parler d’éducation catholique sans parler d’humanité», a rappelé le 21 novembre 2015 le pape François. Le pontife s’exprimait devant les participants au congrès réuni à Rome l’occasion des cinquante ans de la déclaration du concile Vatican II sur l’éducation chrétienne Gravissimum Educationis.

Quelque 2’000 responsables scolaires et universitaires sont réunis à Rome depuis le 18 novembre dans le cadre de la rencontre organisée au Vatican sur le thème «Éduquer aujourd’hui et demain. Une passion qui se renouvelle». Rassemblés dans la salle Paul VI, ils ont participé à un échange très dynamique avec le pape François, lui-même ancien professeur de lettres et passionné par les questions d’éducation, rapporte Radio Vatican.

Le pape a écouté les témoignages et les interpellations de jeunes et de professeurs venus d’environnements très variés, de Naples à Dakar en passant par Bethléem et Bombay. L’occasion pour François, dans un dialogue improvisé, de rappeler son appel pour une éducation accessible à tous. «L’identité catholique, c’est Dieu qui s’est fait homme !» a insisté François. «On ne peut donc pas parler d’éducation catholique sans parler d’humanité.»

«Éduquer chrétiennement, ce n’est pas seulement faire une catéchèse, ou faire du prosélytisme… Éduquer chrétiennement, c’est faire avancer les jeunes dans toutes les valeurs humaines, ce qui doit inclure la dimension de la transcendance», une dimension malheureusement rejetée par des modèles positivistes en vigueur actuellement. Aujourd’hui, non seulement, les liens éducatifs se sont rompus, mais l’éducation est devenue trop sélective et élitiste. Seulement les personnes d’un certain niveau semblent avoir droit à une éducation. C’est une réalité mondiale honteuse, cette sélectivité humaine éloigne les hommes au lieu de les rapprocher: les pauvres et les riches, les cultures entre elles», a noté le pape.

Parler le langage du cœur

Rappelant l’exemple de Don Bosco, François a invité à «risquer l’éducation informelle, car l’éducation formelle s’est appauvrie, elle est techniciste, intellectualiste, ne parle que le langage de la tête. Il faut de nouveaux modèles, inclure les voies du langage du cœur, du langage des mains. Une éducation inclusive, pour que tous aient une place. Le monde ne peut pas aller de l’avant avec une éducation trop sélective. Le plus grand échec d’un éducateur, c’est d’éduquer entre les murs d’une culture sélective, sécuritaire.»

Dans ce sens le pape a salué les congrégations qui œuvrent dans les périphéries. «Allez aux périphéries, cherchez les pauvres : ils ont l’expérience de la survie, de la faim, de l’injustice. C’est une humanité blessée. Et je pense que notre salut vient d’un homme blessé sur la croix», a-t-il conclut. (apic/rv/mp)

Le pape François
21 novembre 2015 | 14:47
par Maurice Page
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