Le pape François prêche la «paix bénédictine»

Le pape François a proposé une ›leçon bénédictine’ pour la paix, dans un message aux participants à un congrès œcuménique organisé le 22 septembre 2023 à l’abbaye bénédictine de Pannonhalma, en Hongrie, auquel participe le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée. 

Alors que l’humanité est « blessée et menacée par une guerre mondiale en morceaux », le pape distille dans sa lettre les conseils de saint Benoît (480 – 547) pour vivre la « paix bénédictine » – «pax benedictina» ­– prêchée dès le prologue de la Règle bénédictine avec l’invitation « Cherche la paix et poursuis-la ». 

Le regard du saint patron de l’Europe, note le pontife, est « très lucide sur les différences et les inégalités » entre les moines et « il connaît la complexité des empreintes linguistiques, ethniques et culturelles », qui sont « à la fois une richesse et un potentiel de conflit ». Malgré cela, Benoît garde « une vision sereine et pacifique », constate-t-il. 

Au fondement de la paix « dans les relations interpersonnelles, sociales et internationales », le pape recommande le principe de la Règle bénédictine à « honorer tous les hommes ». Il encourage à « savoir faire le premier pas dans certaines situations difficiles ». 

Chez saint Benoît, poursuit-il, pour que le conflit ne devienne pas « un état permanent », il faut « rétablir la paix avant le coucher du soleil avec celui dont nous sépare la discorde ». Mais pas question de « donner une fausse paix […] hâtive et feinte ».

La recherche de la paix « ne tolère aucun retard et doit être poursuivie sans hésitation », conclut le chef de l’Église catholique en priant pour « que le monde soit libéré du fléau de la guerre », évoquant particulièrement le conflit en Ukraine. 

Le monastère de l’ordre bénédictin de Pannonhalma a été fondé en 996 dans l’ouest de la Hongrie. Il est classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1996.