Le pape François pourrait reconnaître la Fraternité sacerdotale saint Pie X de Mgr Lefebvre
Selon Mgr Alfonso de Galarreta, un des trois évêques de la Fraternité sacerdotale saint Pie X (FSSPX), le pape François pourrait prochainement accorder unilatéralement un statut reconnu dans l’Eglise aux disciples de Mgr Lefebvre. Vraie information ou coup de sonde pour tester l’opinion des troupes de la FSSPX, il est difficile de trancher.
«Je pense que le pape va passer outre toute condition doctrinale, théorique, pratique, ou quoi que ce soit… Il va faire des pas lui-même, dans le sens d’une reconnaissance de la Fraternité. Il a déjà commencé, il va tout simplement poursuivre. […] quand il verra qu’il n’y a pas d’entente avec la Congrégation de la Foi,[…] je pense que le pape va aller dans le sens d’une reconnaissance unilatérale de la Fraternité, et plutôt par la voie des faits que par une voie de droit ou légale, canonique», a expliqué Mgr de Galaretta lors d’une conférence à Versailles en janvier dernier et dont La Porte Latine, site officiel du district de France de la FSSPX, donne un large compte-rendu, le 26 février 2016.
Une proposition de prélature personnelle
Mgr de Galarreta a indiqué qu’une proposition de prélature personnelle a été faite par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, à l’été 2015, accompagnée d’une proposition de déclaration doctrinale. Il a fait savoir que le «supérieur général a envoyé les deux textes romains à tous les supérieurs majeurs et à quelques théologiens de la Fraternité, ainsi qu’aux évêques pour que l’on en fasse une analyse, qu’on lui donne notre avis».
Rome revoit ses exigences à la baisse
Toujours selon l’évêque argentin, Rome aurait revu à la baisse ses exigences, en particulier doctrinales «Les autorités romaines nous demandent la profession de foi de Pie IV, c’est-à-dire la profession de foi du concile de Trente (et pas celle de Vatican II ndlr)». Les exigences concernant la reconnaissance de la liberté religieuse et de l’œcuménisme auraient été biffées. Quant à la messe, Rome demanderait seulement «de reconnaître la validité des nouveaux sacrements, de la nouvelle messe, selon l’édition typique, l’édition latine originale. Ce que la Fraternité a toujours reconnu».
Le prélat argentin met néanmoins une restriction: «Pour moi, un accord avec la Rome actuelle est exclu». Il précise qu’il s’agit d’un refus prudentiel dicté par les circonstances – l’absence de garanties nécessaires à la vie de la Fraternité –, et il tient à bien se distinguer de ceux qui font de ce refus un absolu: «Nous ne refusons pas de façon absolue et théorique la possibilité d’un accord avec Rome. C’est cela qui nous distingue de la ›Résistance’ (les opposants à tout rapprochement avec Rome ndlr).»
Reconnaître la FSSPX telle qu’elle est
Mgr de Galarreta a indiqué également que le Supérieur général a tenu à répondre à l’offre romaine de reconnaître la Fraternité ›telle qu’elle est’. «Mgr Fellay nous a dit: ›avant de répondre à cette proposition de la Congrégation de la Foi, je vais leur écrire, de façon assez exhaustive, pour bien préciser comment nous sommes et comment nous agissons, ce que nous prêchons, ce que nous faisons, ce que nous ne faisons pas, et ce que nous ne sommes pas prêts à faire’.»
Le prélat relève que «cette reconnaissance de fait aurait un effet bon, bénéfique. C’est une ouverture apostolique assez extraordinaire.» Il y voit cependant deux risques: celui de créer une division en interne et celui de conditionner la prédication dans certaines circonstances. «Personnellement, je ne suis pas inquiet du tout par rapport à l’avenir de la Fraternité ou de la Tradition», a-t-il conclu. (cath.ch-apic/com/mp)