Le pape François ne veut pas de 'fonctionnaires'
Devant des membres de son diocèse, le pape François a fustigé une nouvelle fois la tentation de vouloir rendre un culte à la «mondanité fonctionnaliste», à Saint-Jean-de-Latran le 9 mai 2019. Il les a invités à ne pas avoir peur du «déséquilibre» et à éviter de chercher la perfection à tout prix.
La cathédrale Saint-Jean-de-Latran, traditionnel siège épiscopal de l’évêque de Rome, était comble à l’occasion de la venue du pape François. Ce dernier est allé à la rencontre des membres de son clergé mais aussi des laïcs assumant des responsabilités dans le diocèse. La soirée a permis en outre de chanter des cantiques, d’écouter des lectures de la Bible et des témoignages de responsables diocésains.
Le pape François a ensuite entamé une longue intervention, rebondissant sur les témoignages entendus. »Demandons au Seigneur la grâce de ne pas devenir un diocèse fonctionnaliste». »L’illusion de l’équilibre» est en effet le début du cléricalisme. Elle mène à la tentation d’avoir un diocèse «fonctionnalisé».
Ce type de diocèse s’éloigne du Christ en rendant un culte à l’harmonie, pas en tant que beauté, mais en tant que «mondanité fonctionnaliste». La dictature du fonctionnalisme est une nouvelle colonisation idéologique. Elle cherche à convaincre que l’Evangile ne serait qu’une simple sagesse, une simple doctrine et non une véritable annonce, a souligné le pape.
«L’Evangile est une doctrine déséquilibrée»
Lorsque l’on rencontre des difficultés, a-t-il ainsi confié, l’une des premières tentations est celle de vouloir «réorganiser» les choses, «tout remettre en ordre» dans sa ville ou son diocèse, tout rendre ‘parfait’. Cette tentation est un «plus grand péché» encore que celui de la mondanité, tant décriée depuis le début de ce pontificat.
L’Evangile même est une «doctrine déséquilibrée», a-t-il lancé en prenant pour exemple les Béatitudes qui mériteraient même le «prix Nobel du déséquilibre». »Nous ne pourrons pas faire quelque chose de bon ou d’évangélique, a-t-il déclaré, si nous avons peur du déséquilibre». Selon le pontife, l’instabilité doit au contraire être prise à bras-le-corps avec l’aide de l’Esprit-Saint. (cath.ch/imedia/pad/mp)