Le pape François livre des conseils sur la confession aux Missionnaires de la miséricorde
A la veille de leur envoi officiel dans les diocèses du monde entier, au mercredi des Cendres, le pape François a reçu en audience au Vatican près de 700 Missionnaires de la miséricorde, dans la soirée du 9 février 2016. Il leur a livré une série de conseils, parmi lesquels savoir exprimer la «maternité de l’Eglise», reconnaître le désir de pardon du pénitent, ou encore avoir du respect pour la «honte» qu’il ressent. Le pape a aussi mis en garde contre la curiosité malsaine de certains confesseurs.
Dans la salle royale du Palais apostolique, le pape a pris la parole devant 726 Missionnaires de la miséricorde qu’il va symboliquement envoyer en mission dans l’après-midi du 10 février, lors de la messe des Cendres, dans la basilique Saint-Pierre.
Envoyés à l’occasion du Jubilé de la miséricorde
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Jubilé de la miséricorde. Il les a invités tout d’abord à exprimer la «maternité de l’Eglise» qui offre le pardon de Dieu, fruit de la conversion. Au contraire, a-t-il mis en garde, la rigidité pourrait mettre en péril la foi du pénitent, l’empêcher de «se sentir appartenir à une communauté». «En entrant dans le confessionnal, a souligné le pape, rappelons-nous que c’est toujours le Christ qui accueille (…) le Christ qui pardonne».
Le pape a ensuite demandé de «savoir regarder le désir de pardon présent dans le cœur du pénitent», à la source de sa conversion. La «honte» que ressent le pénitent demande également de la part du confesseur respect et encouragement: «ce n’est pas facile de se mettre devant un autre homme, même sachant qu’il représente Dieu, et de confesser son propre péché», a noté le pape.
La «massue de la justice»
«N’oublions pas: devant nous, il n’y a pas le péché, mais le pécheur repenti», a-t-il encore insisté. «Ce n’est pas avec la massue de la justice que nous réussirons à rapporter la brebis perdue dans la bergerie, a appuyé le pape, mais avec la sainteté de vie qui est principe de renouvellement et de réforme dans l’Eglise». «Un Missionnaire de la miséricorde porte sur ses propres épaules le pécheur, en a-t-il conclu, et le console avec la force de la compassion».
Quittant son texte des yeux, le chef de l’Eglise catholique a aussi une nouvelle fois regretté la trop grande curiosité de certains prêtres, posant des «questions obscures» au pénitent. Dans ces cas-là, ce confesseur est peut être lui-même un «homme malade», a supposé le pape. Une phrase vigoureusement applaudie par son auditoire.
Pas d’excès de curiosité, surtout sur le plan sexuel
Dans son livre «Le nom de Dieu est miséricorde», le pape François expliquait déjà : «il ne peut y avoir un excès de curiosité, surtout sur le plan sexuel. «On peut faire tant de mal à une âme si elle n’est pas accueillie avec un cœur de Père et un cœur de Mère-Eglise», a-t-il encore averti.
Au total, ce sont 1’142 prêtres et religieux du monde entier qui doivent confesser les péchés avec un mandat spécial du pape. Ce mandat leur donnera autorité pour absoudre également les péchés d’ordinaire réservés au Siège apostolique. Parmi eux, l’un se rendra au Canada arctique auprès des Esquimaux, un autre voyagera en camping-car en Australie, d’autres se rendront en Chine, au Liban, ou encore au Burundi. (cath.ch-apic/imedia/bl/be)