Le pape François félicite les maires d'Italie
Le pape François a reçu le 5 février 2022 les maires de l’Association Nationale des Communes d’Italie (ANCI), qui représente environ 7’300 communes, rassemblant 90% de la population italienne.
Le pontife leur a exprimé sa reconnaissance pour les efforts déployés au service de la population dans le contexte de la pandémie de Covid-19, y compris en mettant en application des règles contraignantes mais «nécessaires pour la santé des citoyens», a-t-il souligné.
Le pape – qui se voit aussi lui-même comme « le maire de quelque chose », a-t-il lancé avec humour -, a remarqué que les élus doivent souvent affronter la « solitude de la responsabilité » face à des administrés qui pensent que « les maires ont la solution à tous les problèmes » et oublient de s’investir eux-mêmes dans le service à la collectivité.
François a souligné l’importance des réseaux de solidarité, entre voisins, avec les associations et les services de santé, notamment pour prendre soin des pauvres et des personnes âgées. La pandémie a montré que « ce réseau de relations solidaires doit être cultivé et renforcé ».
La réponse aux problèmes ne peut pas se limiter à des financements, mais se situe aussi sur le plan de l’écoute et de l’imagination, en allant à contre-courant. Il faut donc oser investir « dans la beauté là où il y a le plus de dégradation » ou « dans la formation à la légalité là où domine la corruption ».
La centralité des périphéries
Face aux maires d’Italie, le pape argentin a aussi développé une nouvelle réflexion sur le thème de la « périphérie », qui structure son pontificat depuis son élection. « Le fait que Jésus soit né dans une étable à Bethléem et soit mort à l’extérieur des murs de Jérusalem, sur le Calvaire, rappelle la centralité évangélique des périphéries », a-t-il expliqué.
Pour « servir le bien de tous », les maires doivent donc regarder leur ville à partir des périphéries, et non à partir des centres. « Les pauvres sont la richesse d’une ville », a souligné le pape, avant de dépasser ce paradoxe en expliquant que les pauvres doivent réveiller le sens de la solidarité.
En évoquant les drames lié à la pandémie, notamment les faillites d’entreprises, les violences conjugales, les suicides d’adolescents ou encore les expulsions locatives, François a invité les maires à faire des périphéries les « laboratoires d’une économie et d’une société différentes », en permettant à chacun de trouver sa dignité dans un travail justement rétribué.
Proximité avec la population pour désamorcer les conflits
Les maires ont aussi le devoir d’encourager la paix sociale, en créant un « tissu commun de valeurs qui amène à désarmer les tensions entre les différences culturelles et sociales ». « La paix n’est pas une absence de conflit, mais la capacité de le faire évoluer vers une nouvelle forme de rencontre et de coexistence avec l’autre », a précisé François.
Pour surmonter les déséquilibres sociaux qui créent des tensions, les maires doivent donc assumer une vraie démarche de proximité avec la population et vaincre la tentation du découragement et de la fuite face aux difficultés.
Exprimant sa bénédiction pour l’ensemble des maires et leurs collaborateurs, l’évêque de Rome, comme il aime le faire lorsqu’il reçoit des délégations civiles, a invité chacun à « recevoir cette bénédiction dans la mesure de sa propre foi ».
Antonio Decaro, président de l’ANCI et maire de Bari, où il avait reçu le pape François en 2018 et en 2020, s’est montré fortement ému dans son mot de remerciement, évoquant cette audience comme une étape importante vers la « renaissance après la pandémie ». (cath.ch/imedia/cv/mp)