Le pape François et Justin Welby veulent aller au Soudan du Sud

Au terme de leur rencontre, le pape François et Justin Welby, archevêque anglican de Cantorbéry, ont convenu que, si la situation politique du Soudan du Sud «devait permettre l’établissement d’un gouvernement transitoire d’unité nationale dans les 100 prochains jours», ils se rendraient ensemble dans le pays, annonce un communiqué du Saint-Siège le 13 novembre 2019.

Le pape François a reçu en audience privée à la Résidence Sainte-Marthe le 13 novembre Justin Welby accompagné de Ian Ernest, archevêque directeur du Centre anglican de Rome et représentant de la Communion anglicane près Saint-Siège. Au cours de leurs «entretiens amicaux», les deux hommes ont échangé autour de la situation des chrétiens dans le monde.

Vers un gouvernement unifié?

Ils ont également évoqué certaines situations de crise internationale, avec une «référence particulière à la réalité douloureuse» au Soudan du Sud. Ils ont alors convenu que, si la situation politique «devait permettre l’établissement d’un gouvernement transitoire d’unité nationale dans les 100 prochains jours après l’expiration de l’accord signé ces derniers jours à Entebbe, en Ouganda», ils se rendraient ensemble dans le pays.

Le président catholique Salva Kiir et son vice-président et principal opposant presbytérien Riek Machar s’étaient accordés pour former un gouvernement de transition unifié avant le 12 novembre, conformément à un accord de paix conclu en septembre 2018 à Addis-Abeba (Ethiopie) : le Revitalised Agreement on the Resolution of Conflict in South Sudan. A la suite de cette réunion en Ouganda, les dirigeants ont convenu de prolonger la période de pré-transition de 100 jours afin de permettre la «réalisation de tâches critiques». Les deux responsables politiques sud-soudanais ont donc jusqu’au 20 février 2020.

Voyage au Soudan du Sud en 2020 ?

Le pontife a exprimé à plusieurs reprises vouloir se rendre dans ce pays, sans que les conditions soient finalement réunies pour réaliser un tel voyage. Encore récemment, le 10 novembre dernier, après avoir récité l’Angélus depuis le Palais apostolique, le pape a déclaré qu’il devrait visiter le Soudan du Sud en 2020.

En avril dernier, le successeur de Pierre avait convié les principaux responsables politiques du pays à une retraite spirituelle au Vatican. Y avaient répondu présent le président Salva Kiir ainsi que son vice-président et principal opposant Riek Machar. «Je ne me fatiguerai jamais assez de répéter que la paix est possible», a martelé le pontife devant les hauts responsables sud-soudanais réunis le 11 avril 2019 à la Résidence Sainte-Marthe à l’issue de cette retraite spirituelle.

Engagement en faveur d’un «dialogue inclusif»

Après avoir récité une prière finale, s’affranchissant du protocole, le pape avait alors réalisé un geste particulièrement fort en s’agenouillant devant Salva Kiir et Riek Machar afin de leur embrasser les pieds, en signe d’exhortation à la paix et la réconciliation. Sept mois après cette retraite inédite, il a de nouveau encouragé ces responsables à poursuivre sans relâche leur engagement en faveur d’un «dialogue inclusif».

Plus jeune pays du monde, le Soudan du Sud a obtenu son indépendance du Soudan il y a huit ans. Salva Kiir, catholique, était alors président et Riek Machar, vice-président. Deux ans plus tard, le premier limogeait le second et le pays sombrait dans la guerre civile. (cath.ch/imedia/ah)