Le pape François est venu en Suisse le 21 juin 2018 | © Bernard Hallet
Vatican

Avec le pape François le pivot de l'Eglise s'est déplacé vers le Sud

«Les gens, en Belgique, aiment le pape François: c’est un vrai pasteur; il connaît en profondeur les réalités de son pays. Il communique, dit des choses qui les touchent», estime Jean-Jacques Durré. Sept ans après l’accession au pontificat du cardinal Bergoglio, le 13 mars 2013, le directeur de la rédaction de CathoBel, livre son analyse, vue de Belgique, sur l’engagement du pontife argentin.

«Beaucoup se retrouvent dans ce que dit le pape François, qui concerne leurs problèmes quotidiens. Ils voient aussi la tendance à une plus grande synodalité: tout ne doit pas venir du pape et des évêques», note d’entrée Jean-Jacques Durré.

Notre-Dame de Banneux, «la Vierge des pauvres» apparue en 1933 au sud de Liège, était à l’honneur dans la basilique Saint-Pierre lors de la Journée mondiale des pauvres, le 17 novembre 2019. L’occasion, pour Mgr Jean-Pierre Delville, évêque de Liège présent à Rome, d’inviter le pape en Belgique, où il est très populaire. François avait répondu, un peu surpris: «Et pourquoi pas?»  

«Nous souhaitons ardemment la venue du pape François, ce serait une grande joie!», confie à cath.ch Jean-Jacques Durré, de passage à Lausanne. «Mais quand on sait dans quels pays le pape François effectue ses visites pastorales, je ne pense pas que la Belgique soit dans ses premières priorités», regrette-t-il. Et de relever que l’Eglise s’est désormais décentrée vers d’autres continents et que la Belgique, tout comme l’Europe, se déchristianise à grands pas.

Le pivot central de l’Eglise s’est déplacé vers le Sud

«Le pivot central de l’Eglise s’est déplacé vers les pays du Sud. Le pape argentin a bien compris la réalité européenne et met en garde le continent contre la perte de ses valeurs…» Cependant, admet le directeur de la rédaction de CathoBel, si la pratique dominicale est plutôt faible en Belgique et que souvent l’on ne fréquente l’église plus que pour les grandes occasions, ceux qui restent font un choix conscient, personnel. Ce n’est plus une appartenance sociologique. «La foi est plus consciente, plus adulte, c’est une foi mûre!»

Jean-Jacques Durré: le pape met en garde le continent européen contre la perte de ses valeurs | © Bernard Hallet

En Belgique, en général, le pape est fort apprécié, en particulier pour son humanisme chrétien. Il avait d’ailleurs été désigné «personnalité de l’année 2014» par les internautes lecteurs de La Libre.be, quotidien belge de langue française anciennement appelé La Libre Belgique.

L’appel à l’accueil des migrants pas compris de tous

Contrairement à l’Argentine, son pays natal – où il est mêlé malgré lui aux violentes polémiques entre péronistes historiques, «kirchneristes» et partisans de l’ex-président néo-libéral Mauricio Macri -, la figure de François ne divise pas en Belgique.

«En Belgique, le pape argentin est presque unanimement apprécié!»  S’il jouit d’une grande popularité au sein de la population, certaines de ses prises de position – notamment sur l’accueil des migrants – ne font cependant pas l’unanimité dans le pays. «Le discours généreux sur les migrants n’est pas toujours compris, mais c’est avant tout le fait d’une minorité…»

«C’est un vrai pasteur!»

«Les gens, en Belgique, aiment le pape François: c’est un vrai pasteur; il connaît en profondeur les réalités de son pays. Il communique, dit des choses qui les touchent. Beaucoup se retrouvent dans ce qu’il dit, qui concerne leurs problèmes quotidiens. Ils voient aussi la tendance à une plus grande synodalité: tout ne doit pas venir du pape et des évêques», poursuit Jean-Jacques Durré.

Les fidèles belges apprécient également sa dénonciation du cléricalisme et sa volonté de transformer la curie romaine. Avec cette attitude de pasteur «qui connaît l’odeur des brebis», les gens ont l’impression d’être compris.

Les Belges ont déjà eu la visite d’un pontife. Durant les 26 années de son pontificat, le pape Jean Paul II s’est rendu à deux reprises en Belgique: en mai 1985 et en juin 1995, pour la béatification du Père Damien, l’apôtre des lépreux, décédé de la lèpre sur l’île de Molokai, dans l’archipel d’Hawaï, à l’âge de 49 ans. (cath.ch/be)

CathoBel, site officiel de l’Eglise catholique en Belgique francophone
Jean-Jacques Durré est directeur de la rédaction de CathoBel, le site officiel de l’Eglise catholique en Belgique francophone, une «coupole multimédia» qui regroupe plusieurs médias d’Eglise: l’hebdomadaire Dimanche, la face la plus visible de CathoBel, qui tire à 12’000 exemplaires, distribués essentiellement en Wallonie et à Bruxelles, ainsi que le site d’info Cathobel, le pendant belge de cath.ch.

Messes sur le service public
Cathobel est chargé de la coordination des messes radio sur RTBF La Première, radio du service public, et sur la télévision RTBF. L’équipe Radio-Tv au sein des Médias Catholiques veille à la qualité technique, musicale et liturgique de ces célébrations: 10 messes télévisées et 56 messes radio par an. Chaque célébration retransmise par la télévision touche près de 800’000 téléspectateurs sur La Deux et sur France 2, avec laquelle CathoBel est en partenariat pour Le Jour du Seigneur.
Le site officiel de l’Eglise belge participe aussi au magazine de la RTBF En Quête de Sens. Ce magazine accueille tour à tour les émissions Libres, ensemble (Centre d’action laïque), Il était une Foi (CathoBel), La Voix protestante (Association protestante de radio et télévision), Orthodoxie (Eglise orthodoxe en Belgique), Shema Israel (Consistoire central israélite de Belgique). Il collabore également avec la radio RCF Bruxelles, RCF Liège et RCF Sud Belgique, ainsi qu’avec 1RCF, le réseau DAB+ qui couvre toute la Belgique francophone. Le réseau RCF touche 50’000 auditeurs en Belgique. JB

Le pape François est venu en Suisse le 21 juin 2018 | © Bernard Hallet
11 mars 2020 | 17:00
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 4  min.
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