Le pape François «ému et peiné» suite aux attentats de Paris

Rome, 14.11.2015 (cath.ch-apic) Le pape François a qualifié les attentats terroristes survenus la veille au soir à Paris d’»inhumains» et s’est dit très «ému et peiné», le 14 novembre 2015.

Joint par téléphone par TV2000, la télévision de l’épiscopat italien, visiblement affecté, le pape a assuré qu’il se sentait «proche des familles des victimes» et qu’il priait pour chacune d’entre elles.

Dans un message au cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, il a fermement condamné «la violence qui ne peut rien résoudre».

«Je suis ému et peiné. Je ne comprends pas, mais ces choses sont difficiles à comprendre, quand elles sont faites par des êtres humains», a réagi le pape, joint par téléphone par un journaliste de TV2000. «Je suis ému, peiné, et je prie, a repris le pape, la voix faible, entre plusieurs soupirs. Je suis très proche du peuple français tant aimé, je suis proche des familles des victimes et je prie pour tous».

«Troisième guerre mondiale par morceaux»

Interrogé par la suite sur ses précédentes déclarations évoquant une «troisième guerre mondiale par morceaux», le pape a réagi: «C’est un des morceaux, mais il n’y a aucune justification pour ces choses». «Il ne peut y avoir surtout de justification religieuse ?», l’a relancé le journaliste, ce à quoi le pape a répondu: «Ni religieuse ni humaine. Cela n’est pas humain… Je suis proche de toute la France que j’aime tant. Merci de m’avoir appelé».

Dans un message écrit envoyé au cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, dans la matinée, le pape François a aussi assuré qu’il s’associait par la prière «à la souffrance des familles éprouvées par ce drame ainsi qu’à la douleur du peuple français».

La violence «ne peut rien résoudre»

Dans ce message signé par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le pape a également prié pour que Dieu «accueille les victimes dans la paix de sa lumière et apporte réconfort et espérance aux blessés et à leurs familles», et assuré de sa proximité spirituelle «toutes les personnes qui ont participé aux secours».

Le pape a également condamné «avec vigueur la violence, qui ne peut rien résoudre», et prié encore pour que Dieu inspire «à tous des pensées de paix et de solidarité».

Ne pas céder à la peur

Interrogé par Radio Vatican, le Père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a pour sa part mis en garde contre la «tentation de la peur». «Ils s’appellent terroristes justement parce qu’ils veulent répandre la terreur. Si nous nous laissons terroriser, ils auront déjà atteint leur premier objectif. C’est une raison de plus pour résister avec décision et courage à la tentation de la peur». Bien qu’il s’agisse de rester «prudents» et responsables, il faut «continuer à vivre en construisant la paix et la confiance réciproque», a-t-il ajouté.

Il n’est pas question de renoncer au Jubilé de la miséricorde, qui doit s’ouvrir à Rome le 8 décembre prochain: «Nous en avons besoin plus que jamais. (…) Le pape François nous invite à avoir confiance dans l’Esprit du Seigneur qui nous accompagne». Tandis que Jean Paul II parlait de la miséricorde comme «la grande réponse de Dieu» à «l’époque obscure» de la Seconde guerre mondiale et des totalitarismes, la miséricorde est aussi la réponse face à la «troisième guerre mondiale par morceaux» dont parle le pape François, a ajouté le ›porte-parole’ du Vatican.

Le Père Lombardi a par ailleurs invité à une réponse «décisive» et «solidaire», ainsi qu’à la responsabilité de tous. Le Vatican souhaite aux autorités françaises de parvenir à gouverner leur pays de la meilleure façon possible. (apic/imedia/bl/be)

14 novembre 2015 | 14:34
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
Attentats (77), pape françois (2303), Paris (92)
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