Le cardinal Ricardo Ezzati risque d'être déchu de sa nationalité chilienne | wikimedia commons Carlos Figueroa CC BY-SA 4.0
Vatican

Le pape François échange avec les évêques chiliens sur les abus sexuels

Le pape François a eu un «dialogue très fraternel, très fécond et très intéressant» avec cinq évêques de la Commission permanente de la Conférence des évêques chiliens (CECh) le 14 janvier 2019.

C’est ce qu’a déclaré Mgr Fernando Ramos, évêque auxiliaire de Santiago et administrateur apostolique de Rancagua, à l’issue de la réunion, qui a notamment traité de la découverte des graves abus sexuels commis au sein de l’Eglise chilienne.

Une grande préoccupation pour l’Eglise chilienne

Selon le Saint-Siège, le pape François a reçu durant trois heures cinq prélats chiliens, dont les membres de la direction de la CECh: Mgr Santiago Silva, président, Mgr René Rebolledo, vice-président, et Mgr Fernando Ramos, secrétaire général de la CECh. Le cardinal Riccardo Ezzati, archevêque de Santiago, participait également, de même que Mgr Juan Ignacio González, président de la commission de la CECh dédié à la gestion des abus sexuels.

Au cours de ces échanges «précis et lucides», les évêques ont évoqué la situation de leur pays avec le pape. «Nous avons expliqué le chemin de discernement ecclésial que nous suivons pour cette année et la prochaine, pour conclure l’année 2020 avec une assemblée ecclésiale», a détaillé Mgr Ramos. De son côté, le chef de l’Eglise catholique a fait «plusieurs suggestions intéressantes qui témoignent d’une grande préoccupation et d’une grande affection pour l’Eglise chilienne», toujours selon le secrétaire général de la CECh.

Le cas du cardinal Ezzati

Le Chili est en effet un des pays les plus gravement touchés par le scandale des abus sexuels commis par des membres du clergé et de leur gestion par les autorités ecclésiastiques. Convoqués à Rome en mai dernier par le pontife, les évêques du pays avaient tous remis leur démission entre ses mains. Depuis, celui-ci en a accepté sept. De son côté, la justice civile chilienne enquête sur la gestion des abus et a notamment entendu, parmi d’autres, le cardinal Ezzati.

Fortement remis en cause pour sa gestion des abus sexuels, le cardinal Ezzati, d’origine italienne, risque de perdre sa nationalité chilienne, acquise en 2006. Une commission du Sénat du Chili a en effet voté une mesure en ce sens, qui doit encore être débattue par le parlement pour être adoptée.

Des crimes très graves

Interrogé par la presse sur le maintien du cardinal Ezzati à la tête de l’archidiocèse de Santiago, Mgr Ramos a rappelé que le haut prélat avait 77 ans et donc dépassé l’âge de retraite canonique théorique. «Le pape verra au moment venu qui il nommera comme successeur», a indiqué Mgr Ramos, sans donner plus de commentaires.

Mgr Ramos est également revenu sur le sommet de février au Vatican consacré à la protection des mineurs auquel il participera au nom de la CECh. Cette rencontre doit permettre d’identifier comment «agir rapidement» contre les abus sexuels. Cette rencontre va être très importante pour l’Eglise universelle et pour l’Eglise au Chili afin de d’adopter des mesures pour combattre «clairement et intelligemment face à ces situations qui sont des crimes très graves», a-t-il encore estimé. (cath.ch/imedia/xln/be)

Le cardinal Ricardo Ezzati risque d'être déchu de sa nationalité chilienne | wikimedia commons Carlos Figueroa CC BY-SA 4.0
15 janvier 2019 | 14:39
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
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