Le pape François demande aux évêques mozambicains de renforcer la «culture de la rencontre»
Rome, 10 mai 2015 (Apic) Suite à 16 années de guerre civile qui ont détruit «l’avenir de milliers de jeunes», le pape François a appelé, le 9 mai 2015, les évêques du Mozambique à investir dans le domaine de l’éducation. Dans un message remis à l’occasion de leur visite Ad limina à Rome, il les a aussi encouragés à renforcer la «culture de la rencontre», face à l’afflux de déplacés et réfugiés victimes d’inondations dans le pays.
Après les tensions et les conflits qui «ont miné le tissu social, détruit des familles et surtout l’avenir de milliers de jeunes», il faut promouvoir une «culture de la rencontre». C’est la principale recommandation du pape François dans le message remis à la quinzaine d’évêques du Mozambique, alors que le pays a été ravagé par une guerre civile qui a fait plus de 900’000 morts entre 1976 et 1992.
Le «chemin le plus efficace pour contrer la mentalité (…) des inégalités et des divisions sociales, poursuit le pape, est d’investir dans le champ d’une ›éducation qui apprenne aux jeunes à penser de façon critique et offre un chemin de maturation dans les valeurs’ (Evangelii gaudium, 64)». Et le pape de suggérer aux évêques de «raviver la pastorale dans les universités et les écoles, en harmonisant le devoir éducatif avec l’annonce de l’Evangile».
Défendre la famille et la vie
Dans son message, le pape François invite à développer une culture de la rencontre aussi vis-à-vis des déplacés et réfugiés, de plus en plus nombreux dans le pays suite aux catastrophes naturelles. Plus de 200’000 personnes ont été déplacées au Malawi voisin et au Mozambique suite à des inondations meurtrières depuis début janvier. En outre, de nouvelles intempéries ont fait près de 60’000 sinistrés début mars dans le nord du pays.
Dans le domaine politique, le pape François invite l’épiscopat à maintenir de «bonnes relations avec le gouvernement, non pas de dépendance, mais de saine collaboration», dans l’esprit de l’accord signé entre le Saint-Siège et le Mozambique le 7 décembre 2011. Cet accord régule notamment le statut juridique de l’Eglise catholique, la reconnaissance des diplômes, le mariage canonique et le régime fiscal dans le pays.
Le pape François encourage dans le même temps les évêques à ne pas ménager leurs «efforts pour soutenir la famille et la défense de la vie depuis sa conception jusqu’à la mort naturelle». En décembre dernier, le Mozambique avait promulgué une loi dépénalisant l’avortement sous certaines conditions dans le cadre d’une réforme de son code pénal.
Sur près de 26 millions d’habitants, le Mozambique compte environ 56% de chrétiens, dont 28% de catholiques, et 18% de musulmans. (apic/imedia/bl/rz)