Le pape Fançois rentre le 23 mars au Vatican
«La bonne nouvelle que, j’imagine, le monde entier attend, est que demain, le pape sortira», a confié le docteur Sergio Alfieri dans la soirée du 22 mars 2025 devant la presse convoquée à la polyclinique Gemelli de Rome. Après 38 jours d’hospitalisation en raison d’une grave infection respiratoire, le pape s’apprête va retrouver la résidence Sainte-Marthe du Vatican.
Le pape François sortira demain après-midi du Gemelli pour rejoindre le Vatican. C’est la «bonne nouvelle» que le docteur Sergio Alfieri, chirurgien du pape au Gemelli et Luigi Carbone, médecin référent du pontife au Vatican, ont annoncé à la foule de journalistes emplissant le hall de la polyclinique située au nord-ouest de Rome.
«Cela faisait trois ou quatre jours qu’il nous demandait: ‘quand est-ce que je retourne à la maison?’», ont-ils commenté, en assurant que «les infections les plus graves sont résolues» et que le chef de l’Église catholique doit désormais poursuivre sa convalescence chez lui.
Le pape «éveillé, orienté et présent»
Le docteur Alfieri a assuré que le pontife n’a jamais été intubé et qu’il est resté à tout moment «éveillé, orienté et présent». Il a en outre souligné que le pape présentait des conditions cliniques stables «depuis au moins deux semaines».
Le docteur Alfieri a laissé entendre que les crises avaient été éprouvantes moralement pour le pontife, mais qu’il s’était vite ressaisi. Il a ainsi rapporté cet épisode: «Après avoir passé un mauvais moment, nous lui avons demandé: ‘Saint-Père , comment allez-vous?’ Quand il a répondu: «Je suis encore vivant!», nous avons compris qu’il avait retrouvé aussi sa bonne humeur».
À 88 ans, le pape a été soigné pour une pneumonie touchant les deux poumons et une infection polymicrobienne. Durant son hospitalisation, il a subi deux crises respiratoires majeures durant lesquelles il a été en danger de mort. S’il reste encore quelques «bactéries, virus et miasmes», la «pneumonie bilatérale est guérie», se sont réjouis ses médecins.
Le pape a bien été en danger de mort
En rappelant le déroulement de son hospitalisation de près de 40 jours, le docteur Alfieri, l’air grave, a rappelé avoir dû affronter «deux épisodes très critiques durant lesquels le Saint-Père a été en danger de mort».
Le 22 février le pape François a eu une «crise respiratoire asthmatique prolongée» qui a nécessité l’application d’oxygène à haut débit et provoqué une «platelopénie (manque de plaquettes dans le sang, ndlr), associée à une anémie (baisse anormale du taux d’hémoglobine dans le sang, ndlr)». Le pape a donc bénéficié à ce moment-là de transfusions sanguines.
Le 28 février, le pontife a souffert d’une «crise isolée de bronchospasme» entraînant «un épisode de vomissements avec inhalation et une aggravation soudaine du tableau respiratoire». Les médecins ont procédé rapidement à une broncho-aspiration et mis en place une «ventilation mécanique non invasive».
Au sortir de cette hospitalisation, la quatrième et la plus longue depuis son élection en 2013, le pape est amaigri et il rencontre des difficultés à s’exprimer. Il peut écrire et, «maintenant qu’il va mieux, il a recommencé à s’alimenter progressivement», ont détaillé les docteurs Alfieri et Carbone qui ont décidé de la sortie de leur patient. Avant de retourner au Vatican, le pape doit apparaître demain à midi à la fenêtre de l’hôpital pour une salutation à l’occasion de l’angélus dominical. Il ne devrait toutefois pas s’exprimer lors de cette première apparition depuis le 14 février dernier.
Une convalescence de deux mois
Il est «très important» que le pape reste en convalescence «pour au moins deux mois», a souligné le docteur Alfieri. Face aux journalistes, lui et son confrère ont expliqué que l’hôpital était «le pire endroit pour une convalescence, parce que c’est l’endroit où on attrape une infection».
Dans son appartement de la résidence Sainte-Marthe, où il réside depuis 2013, le pape «poursuivra la physiothérapie motrice et la physiothérapie respiratoire» dont il bénéficiait à la polyclinique. «En ce moment, c’est la chose dont le pape a besoin pour une récupération rapide», ont-ils insisté. La résidence Sainte-Marthe a été équipée d’un dispositif d’oxygène.
Durant cette période de deux mois, les médecins «déconseillent les rencontres avec des groupes» ainsi que «les grands efforts». Par ailleurs, pour ne pas risquer une nouvelle contamination du pape, ils demandent aux personnes amenées à rencontrer le pontife d’ajourner leur rendez-vous s’ils ont eux-mêmes été en contact avec des personnes fiévreuses, notamment des enfants.
Soulignant que les poumons du pape sont abîmés, tout comme «les muscles respiratoires», ils ont reconnu que leur patient avait «un peu» perdu la voix mais qu’il la retrouverait «peu à peu». «C’est clair que dans la période de convalescence, il ne pourra pas faire l’activité qui se déroule ordinairement», ont-ils convenu.
Le pape célèbrera-t-il Pâques?
Les médecins sont restés très prudents quant au calendrier de la reprise des activités du pape. Interrogés sur la capacité du pontife à présider les célébrations de Pâques qui auront lieu dans moins d’un mois, ils ont expliqué que les décisions les plus opportunes» seront prises «sur la base des améliorations» observées durant la phase de convalescence. Il en sera de même pour la célébration de la canonisation de Carlo Acutis qui doit se dérouler le 27 avril à Rome.
Questionné également sur la capacité du pape à effectuer un voyage en Turquie, en mai prochain, Luigi Carbone a confié qu’il lui était difficile de faire des prévisions en cette période de récupération. «Nous espérons que oui», a-t-il toutefois lâché. Avant son hospitalisation, le pape François avait dit souhaiter faire ce déplacement pour fêter les 1700 ans du Concile de Nicée, un voyage important dans le cadre des relations entre orthodoxes et catholiques.
Vendredi dernier, le cardinal Victor Manuel Fernández, un proche du pape, a confié à la presse, dont I.MEDIA, qu’il ne pensait pas que le pape serait capable de présider les célébrations de Pâques. Il a déclaré que François avait des difficultés à s’exprimer à cause du «temps passé avec l’oxygène à haut débit» et qu’il aurait donc besoin de temps pour «réapprendre à parler». (cath.ch/imedia/hl/cd/bh)