Le pape exprime son inquiétude pour l’offensive armée au Haut-Karabakh

Alors que l’Azerbaïdjan a lancé le 19 septembre 2023 une offensive militaire dans l’enclave séparatiste du Haut-Karabakh, disputée avec l’Arménie, le pape François a exhorté la communauté internationale à s’impliquer pour «trouver des solutions pacifiques», lors de l’audience générale du 20 septembre 2023. 

«Hier, j’ai reçu des nouvelles préoccupantes du Haut-Karabakh dans le Caucase méridional, où la situation humanitaire déjà critique est désormais aggravée par de nouveaux combats armés», a déclaré le pape depuis la place Saint-Pierre. 

Le pontide a alors appelé «toutes les parties en cause» – sans évoquer nommément ni l’Azerbaïdjan ni l’Arménie – ainsi que la communauté internationale, à agir «afin que se taisent les armes». Il a souhaité «que tous les efforts soient faits pour trouver des solutions pacifiques pour le bien des personnes et le respect de la dignité humaine».

Ces derniers mois, la situation s’était dégradée, alors que l’Azerbaïdjan menait un blocus du corridor de Latchine, reliant l’Arménie au territoire du Haut-Karabakh. Quelque 120’000 Arméniens vivent dans cette région passée partiellement sous le contrôle de l’Azerbaïdjan à l’issue de la guerre de 2020, et censée être protégée par la Russie. 

L’ambassadeur arménien près le Saint-Siège, Garen A. Nazarian, dénonçait en avril dernier une action visant «à mettre en œuvre la politique azerbaïdjanaise de nettoyage ethnique dans le Haut-Karabakh».

Prétextant une opération anti-terroriste, Bakou a initié des frappes le 19 septembre, provoquant l’évacuation de 7’000 civils et la mort d’une trentaine de personnes. Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU doit avoir lieu le 21 septembre.

Le pape François a déjà fait part à plusieurs reprises de sa préoccupation. Dans son message aux ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège le 9 janvier, il avait plaidé pour le respect du cessez-le-feu et la libération des prisonniers civils et militaires dans le Caucase méridional sans pour autant citer l’Arménie ou l’Azerbaïdjan. 

Critiqué, le silence relatif du Saint-Siège vis-à-vis de l’Arménie a été défendu par le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, plaidant pour un travail diplomatique discret plutôt que des condamnations. (cath.ch/imedia/ak/bh)