Le pape exhorte les théologiens à «aller plus loin»

Les théologiens doivent «aller plus loin» dans la recherche, a affirmé le pape François en recevant les membres de la Commission théologique internationale, le 24 novembre 2022, au Vatican. Il a demandé à cet organisme créé par Paul VI en 1969 d’augmenter le nombre de femmes dans ses rangs.

Sortant à plusieurs reprises de son discours, le pape a distingué le théologien du catéchiste. Ce dernier a pour mission de «donner la doctrine juste, la doctrine solide, pas les éventuelles nouveautés». Il a enjoint à ne jamais enseigner les enfants «avec des doctrines nouvelles qui ne sont pas sûres». 

Le théologien quant à lui «se risque à aller au-delà», parce qu’il «cherche à mieux expliciter la théologie», a poursuivi le pape. Et ce sera «au Magistère de l’arrêter» si besoin, a ajouté le pontife de 85 ans. Il a recommandé aux professeurs de théologie de donner des leçons qui «provoquent l’étonnement chez ceux qui les suivent».

Le pape a aussi suggéré à la Commission d’augmenter le nombre des femmes, non par effet de mode, mais «parce qu’elles ont une pensée différente des hommes, elles font de la théologie quelque chose de profond et de plus savoureux». Actuellement, la commission compte cinq femmes, dont trois religieuses et deux laïques, parmi la trentaine de théologiens qui la composent.

Nouvelle critique du traditionalisme

Recommandant la fidélité créative à la Tradition, il a une nouvelle fois décrié le «traditionalisme» et «l’arriérisme» qui se cantonnent à une dimension «horizontale». Et de viser «certains mouvements ecclésiaux» qui restent «fixés à une époque», les comparant à des mouvements nés à la fin du Concile Vatican I, qui cherchaient «à être fidèles à la tradition» et qui aujourd’hui ordonnent des femmes. «Soit la foi grandit, soit elle s’éteint», a-t-il averti. 

Le successeur de Pierre a aussi encouragé les théologiens à «s’ouvrir avec prudence à l’apport des diverses disciplines». Y compris en consultant des experts non catholiques, comme le prévoient les statuts de la commission. Enfin, pour le processus synodal de 2021-2024, il leur a demandé de travailler dans la collégialité. 

Pour le quinquennat 2021-2026, les membres de cette commission présidée par le préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi – actuellement le cardinal Ladaria Ferrer – se penchent sur le Concile de Nicée en vue des 1700 ans de sa célébration (325-2025), sur des questions anthropologiques actuelles et sur l’approfondissement de la théologie de la création. (cath.ch/imedia/ak/rz)