Le pape François a condamné l'attentat antichrétien au Pakistan (Photo: flickr/catholicism/CC BY-NC-SA 2.0)
Vatican

Le pape exhorte les prêtres à être des pasteurs, non des fonctionnaires

Rome, 20.11.2015 (cath.ch-apic) Le pape François a demandé, le 20 novembre 2015, aux prêtres de ne pas faire payer aux fidèles leur névrose ou leur rigidité. Insistant sur le discernement des vocations, il a invité à la prudence face à certains séminaristes instables, qui recherchent avant tout dans le clergé des «structures fortes» qui les soutiennent.

«Les prêtres doivent être avant tout des pasteurs, et non des fonctionnaires», a, une nouvelle fois, insisté le pape devant les participants à un colloque, au Vatican, célébrant le 50e anniversaire de décrets conciliaires sur la formation et la vie sacerdotale. »Se rappeler que l’on est ›constitués pour le peuple’ aide les prêtres à ne pas penser à soi, à faire autorité sans être autoritaires, à être fermes sans être durs, joyeux mais non superficiels, en somme, à être des pasteurs, et non des fonctionnaires», a poursuivi le pape. Un refrain souvent entendu dans ses homélies lors de messes matinales à la Maison Sainte-Marthe. Le prêtre, a-t-il encore insisté, n’est pas «un professionnel de la pastorale et de l’évangélisation, qui arrive et fait ce qu’il doit faire, et ensuite s’en va pour vivre une vie séparée. On devient prêtre pour rester au milieu des gens. Nous ne sommes pas philanthropes ou fonctionnaires, mais pères et frères».

«Que les fidèles ne paient pas pour la névrose des prêtres!»

Devant les participants à ce colloque promu par la Congrégation pour le clergé – 50 ans après les décrets conciliaires Optatam Totius et Presbyterorum ordinis sur la formation et la vie sacerdotale -, le pape a tenu un long discours, faisant de nombreuses digressions. Ses anecdotes et paroles franches ont plusieurs fois suscité l’hilarité de son auditoire. «Il n’est pas normal qu’un prêtre soit souvent triste, nerveux ou dur de caractère», a-t-il ainsi recommandé avant de lancer: «si tu as une maladie, si tu es névrosé, va chez le médecin… spirituel ou psychique! Mais s’il vous plaît, que les fidèles ne paient pas pour la névrose des prêtres!».

Le pape s’est aussi lancé dans une improvisation sur le discernement des vocations. Pour lui, la principale «mission», au séminaire, est de chercher la santé spirituelle, mais aussi physique, psychique des candidats au sacerdoce. «Il y a souvent des jeunes qui ne sont pas conscients d’être psychiquement instables», a-t-il souligné, et qui «cherchent des structures fortes qui les soutiennent». Ces structures peuvent être pour certains la police, l’armée, mais pour d’autres, le clergé, a-t-il remarqué, regrettant que beaucoup de maladies ressortent plus tard. «Quand un jeune est trop rigide, trop fondamentaliste, moi, je n’ai pas confiance, derrière, il y a quelque-chose que lui-même ne sait pas. Gardez les yeux ouverts!», a-t-il appuyé.

Le pape a beaucoup insisté sur ce risque de rigidité chez certains prêtres: «un prêtre ne doit jamais perdre sa capacité de joie. S’il la perd, c’est que quelque-chose ne va pas. Je vais vous dire sincèrement: moi, j’ai peur des prêtres rigides!». Et de lancer, suscitant des rires dans l’assemblée: «Je m’en éloigne… ils mordent! Là où il y a la miséricorde, il y a l’esprit du Seigneur. Là où il y a la rigidité, il n’y a que ses ministres».

Le pape a enfin demandé aux prêtres de se souvenir de leur origine familiale, en se rappelant, par exemple, de la façon dont ils ont appris à prier avec leurs mères: «N’oubliez pas votre maman, votre grand-mère! On ne peut faire le prêtre en disant qu’on a été fabriqué en laboratoire! On devient avant tout prêtre en famille, avec l’expérience de la foi». (apic/imedia/bl/bh)

Le pape François a condamné l'attentat antichrétien au Pakistan
20 novembre 2015 | 15:05
par Bernard Hallet
Temps de lecture : env. 2  min.
pape (583), pasteurs (11)
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