Le pape exhorte des entrepreneurs à prendre soin de l’environnement
Dans une époque marquée par de «notoires déséquilibres économiques et sociaux», les entrepreneurs sont appelés à «prendre soin de la Maison commune», a déclaré le pape François le 17 octobre 2022. Il recevait les membres de la Confédération espagnole des associations de jeunes entrepreneurs et de la Confédération des entrepreneurs de Galice (Espagne).
«Il faut relier l’entreprise avec la prophétie», a expliqué François. Il est revenu sur l’exemple biblique du prophète Amos, «le prophète de la justice», qui «dénonçait déjà au VIIe siècle avant J.-C. la soif de luxe et l’enrichissement des puissants au sein du peuple d’Israël, qui ne profitait qu’à un secteur aisé, tandis que la grande majorité du peuple était opprimée».
Contre une économie «aveugle»
Dans le contexte actuel marqué par la guerre et la crise environnementale, «il vous appartient d’accomplir votre service en tant que prophètes qui annoncent et construisent la maison commune, en respectant toutes les formes de vie, en veillant au bien de tous et en promouvant la paix», a lancé le pape François aux jeunes entrepreneurs.
Le pontife argentin s’est élevé contre les risques de voir l’économie devenir «aveugle» quand elle néglige la dimension de la prophétie. «Quand l’économie se transforme en finance, cela devient liquide, gazeux», s’est agacé le pape en sortant de ses notes, soulignant la difficulté à lier la finance avec une éthique humaniste et religieuse.
Pour une conversion du cœur
Appelant au «soin de la relation avec Dieu», reliée au respect de la terre et des pauvres, François a exhorté à vivre une «conversion économique» qui soit d’abord une «conversion du cœur». Il a relevé l’importance et le sens du travail pratique et manuel, en prenant l’exemple de saint François d’Assise qui a contribué à restaurer l’Église de son temps, en menant d’abord à bien, de façon concrète, la restauration de la chapelle de saint Damien.
Citant un passage du Psaume 112 – «De la poussière il relève le faible, il retire le pauvre de la cendre» -, le pape a relevé l’importance du travail comme facteur de dignité. «Le bon économiste, le bon entrepreneur» doit prendre soin des employés et de la Maison commune, a insisté François, regrettant que cette notion ne soit pas suffisamment enseignée dans les classes d’économie. (cath.ch/imedia/cv/rz)