Le pape exhorte à prendre «les armes de l'esprit»
En la journée de jeûne et de prière pour l’Ukraine, « ceux qui souffrent et qui fuient sous le vacarme des armes » étaient au cœur de la messe du Mercredi des Cendres, présidée le 2 mars 2022 par le cardinal Pietro Parolin en la basilique Sainte-Sabine, sur la colline romaine de l’Aventin. Le secrétaire d’État du Saint-Siège a prononcé l’homélie préparée par le pape François, absent en raison d’une douleur au genou.
C’est avec « les armes de l’esprit qu’en cette journée de prière et de jeûne pour l’Ukraine, nous implorons de Dieu cette paix que les hommes à eux seuls ne parviennent pas à construire ». « Écoute la prière de ceux qui se confient à Toi, surtout celle des plus humbles, des plus éprouvés, de ceux qui souffrent et qui fuient sous le vacarme des armes. Remets dans les cœurs la paix, redonne à nos jours ta paix », a demandé le cardinal Parolin en prononçant cette prière du pape.
L’homélie du pape était articulée autour des « deux types de récompenses auxquelles la vie d’une personne peut tendre : d’une part la récompense auprès du Père et, de l’autre, la récompense auprès des hommes ». « La première est éternelle, elle est le but de la vie », alors que la seconde est une « fausse route » qui mène à de cruelles déceptions.
Le rite des cendres, un « signe austère », est donc « comme un remède au goût amer, mais efficace, pour guérir la maladie de l’apparence », qui menace même les domaines les plus sacrés. La prière et le jeûne deviennent en effet, pour certains, une pratique autoréférentielle, s’inquiète le pontife dans ce texte.
« Le Carême est donc un chemin de guérison, non pas pour tout changer du jour au lendemain, mais pour vivre chaque jour dans un esprit nouveau, avec un style différent », ajoute le pape. Le jeûne ne doit pas concerner seulement la nourriture, mais aider à se détacher de tout « ce qui nous donne une certaine dépendance. Que chacun y réfléchisse pour faire un jeûne qui affecte vraiment sa vie concrète ».
L’enjeu ne concerne pas seulement chaque personne considérée individuellement, mais toute la société. « Si la prière, la charité et le jeûne doivent mûrir dans le secret, leurs effets ne sont pas secrets (…). Ils peuvent en effet changer l’histoire », insiste l’évêque de Rome.
Le pape François l’assure: « La prière, la charité et le jeûne sont les voies principales qui permettent à Dieu d’intervenir dans notre vie et dans la vie du monde ». (cath.ch/imedia/cv/mp)