Le pape encourage les Allemands à se réunir par la synodalité
«Le pape François accompagnera l’Église de notre pays sur le chemin de la sortie de crise», a déclaré dans un communiqué Mgr Georg Bätzing, président de la Conférence des évêques d’Allemagne (DBK), à la sortie d’une audience avec le pontife le 24 juin 2021. Le prélat a dénoncé les «rumeurs» concernant le chemin synodal allemand et s’est félicité de la «connaissance équilibrée» qu’a le pontife de la situation de l’Église en Allemagne.
C’est en tant que nouveau président de la DBK – il a remplacé en 2020 le cardinal Reinhard Marx – que l’évêque de Limbourg était reçu par le pontife. La rencontre était prévue de longue date, mais elle a été l’occasion d’aborder des questions qui ont beaucoup occupé l’actualité du Saint-Siège ces derniers mois: la question synodale en Allemagne et la crise des abus.
Ces deux dossiers sont intimement liés: le «Synodale Weg» – dont Mgr Bätzing est un des plus ardents défenseurs – se veut une réponse aux abus sexuels mis en lumière par de récents rapports. La démarche a cependant généré de nouvelles tensions en Allemagne que le pontife aurait souhaité voir «surmontées» par tous les catholiques du pays.
Le soutien du pape à la synodalité allemande
Selon Mgr Bätzing, le pape François l’a encouragé à «poursuivre la voie synodale, à discuter ouvertement et honnêtement des questions qui se posent et à formuler des recommandations en vue de modifier les actions de l’Église». Il aurait aussi émis le souhait que l’Église en Allemagne contribue «à façonner la voie de la synodalité» en vue du Synode des évêques de 2023 dont la phase préparatoire diocésaine commence en septembre prochain.
La question œcuménique – elle aussi centrale dans le chemin synodal allemand – a été soulignée. À l’issue de l’entretien, Mgr Bätzing a dit s’être senti «renforcé» dans sa mission.
Deux cardinaux dans la tourmente
Dans son communiqué, Mgr Bätzing n’a pas évoqué les cas du cardinal Rainer-Maria Woelki, archevêque de Cologne, et du cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich-Freising, tous les deux au centre de l’attention en Allemagne. Le cardinal Woelki a récemment reçu une visite apostolique – terminée depuis le 16 juin – qui devait examiner sa responsabilité dans la mauvaise gestion de cas d’abus dans son diocèse. Les résultats de l’enquête sont attendus prochainement.
Le cardinal Marx a pour sa part remis au pape sa démission le 4 mai 2021, afin de reconnaître la co-responsabilité de l’Église dans l’échec de la lutte contre les abus et pour la pousser à une réforme structurelle. Il avait insisté sur la nécessité de poursuivre la voie synodale. Le pape avait refusé sa démission le 10 juin, et l’avait encouragé à poursuivre son action contre les abus. (cath.ch/imedia/cd/rz)