Le pape encourage l’Action catholique française
Le pape François a encouragé les mouvements d’Action catholique française à se tourner vers les jeunes « tels qu’ils sont », lors d’une audience avec leurs représentants au Vatican le 13 janvier 2022.
Rappelant l’illustre passé des diverses associations présentes – notamment les mouvements de jeunesse chrétienne (ouvrière, étudiante, indépendante, féminine, rurale) – il les a encouragées à porter les jeunes à « d’avantage d’engagement concret pour qu’ils soient les protagonistes de leur vie et de la vie de l’Église ».
Le pontife a souligné les changements que connait la jeunesse aujourd’hui. Les jeunes, a-t-il expliqué, sont plus « sceptiques face aux institutions » et recherchent aussi « des relations moins engageantes et plus éphémères ». Une évolution qui les rend « plus sensibles à l’affectivité et donc plus vulnérables, plus fragiles que leurs aînés, moins enracinés dans la foi ».
Pour autant, les jeunes sont « autant en recherche de sens, de vérité, et pas moins généreux », a rappelé le chef de l’Église catholique à la quarantaine de représentants accompagnés par Mgr François Fonlupt, archevêque d’Avignon et président du conseil pour les mouvements et associations de fidèles de la Conférence des évêques de France.
«Voir, Juger, Agir»
Afin d’apporter sa pierre à la réflexion que mène la délégation française pendant une semaine à Rome sur ce qu’est un « apôtre » au XXIe siècle, le pontife s’est appuyé sur une méthode inventée par le cardinal belge Joseph Léon Cardijn (1882-1967), fondateur en 1925 de la Jeunesse ouvrière chrétienne. Intitulée «Révision de vie», elle est fondée sur trois axiomes qu’a repris l’évêque de Rome : Voir, Juger, Agir.
Pour aller de l’avant en apôtre, il faut d’abord voir, a déclaré le pontife, parce qu’il est nécessaire de prendre de la « distance » et de cultiver la mémoire afin de regarder les événements et d’« en saisir la cohérence ».
Il faut ensuite juger, ou « discerner », c’est-à-dire se laisser interroger et se remettre en cause, a-t-il expliqué. Pour cela, il est important d’avoir « recours à la Sainte Écriture » afin de passer sa vie « au crible de la Parole de Dieu », mais aussi à la prière et à l’Adoration.
Cette « rencontre » entre vie concrète et Parole de Dieu est le fondement d’une authentique démarche de discernement synodal, a affirmé le chef de l’Église catholique. Il a dit compter sur l’« apport » des mouvements de l’Action catholique dans le Synode sur la synodalité, rappelant qu’ils avaient déjà développé dans leur histoire « de vraies pratiques synodales ». Et les a mis en garde contre la tentation de faire de la synodalité un « parlement ».
Enfin, a conclu le pontife, l’apôtre doit savoir agir, et ce « toujours à l’initiative de Dieu ». « Notre rôle consiste donc à soutenir et favoriser l’action de Dieu dans les cœurs », a-t-il déclaré, « en s’adaptant à la réalité qui évolue sans cesse ».
Un rapport remis au pape
Les responsables des différentes associations de l’Action catholique en France sont venues en pèlerinage pour visiter plusieurs entités romaines – Laïcs, famille et la vie ; Synode des évêques ; Développement humain intégral ; Communauté Sant’Egidio – pendant une semaine et réfléchir à la question de leur apostolat. Lors de chaque rencontre – pape inclus –, la délégation a remis un rapport sur le sens de l’apostolat en France, fruit d’une réflexion collective entre les différentes organisations. (cath.ch/imedia/cd/mp)