Le pape déterminé à participer à l'anniversaire du Concile de Nicée en Turquie
Dans une lettre au patriarche Bartholomée, chef du patriarcat orthodoxe de Constantinople, rendue publique le 30 novembre 2024, le pape François confirme à nouveau qu’il désire se rendre en Turquie en 2025, pour célébrer le 1700e anniversaire du Concile de Nicée. Le déplacement pourrait avoir lieu en mai.
En 325, le premier concile œcuménique rassembla à Nicée (aujourd’hui Iznik, à 130 kilomètres au sud-est d’Istanbul) plus de 300 évêques d’Orient et d’Occident, issus de différents Patriarcats et Églises. La profession de foi – le Credo – qui fut constituée à ce moment-là est entrée dans l’histoire comme le premier grand texte à résumer la foi chrétienne. Elle est encore reconnue comme centrale par les catholiques, les orthodoxes, et par certains protestants.
François a déjà exprimé à plusieurs reprises son souhait de célébrer cet anniversaire au côté du patriarche Bartholomée, qu’il a rencontré une quinzaine de fois depuis 2013 et avec lequel il a tissé une relation d’amitié. Le 28 novembre, le pontife a assuré qu’il «pense (se) rendre» à cette commémoration, lors d’une audience à la Commission théologique internationale.
À nouveau, le chef de l’Église catholique évoque ce projet dans une lettre remise à Bartholomée par le cardinal Kurt Koch, préfet du dicastère pour la Promotion de l’unité des chrétiens, qui s’est rendu ces jours-ci au siège du patriarcat, à l’occasion de la fête de l’apôtre André, le 30 novembre. Il est en effet d’usage qu’une délégation vaticane soit reçue au Phanar pour participer aux célébrations du saint patron du patriarcat.
Dans cette lettre, le pape mentionne le 17e centenaire du concile, confirmant que les préparatifs pour une éventuelle rencontre ont déjà commencé. «J’ai déjà exprimé à plusieurs reprises mon désir de pouvoir célébrer cet événement avec vous, et je remercie sincèrement tous ceux qui ont déjà commencé à travailler pour rendre cela possible», déclare-t-il.
Tous les chrétiens concernés
Le pontife souligne que cet anniversaire «ne concernera pas seulement les anciennes Églises qui ont participé activement au Concile, mais tous les chrétiens qui continuent à professer leur foi dans les termes du Credo de Nicée-Constantinople».
Soixante ans après la promulgation du décret Unitatis Redintegratio, où l’Église catholique s’est engagée dans le mouvement œcuménique, le pape François reconnaît que «les divisions qui remontent à un millénaire ne peuvent être résolues en quelques décennies». Mais il enjoint à ne pas «perdre l’espoir que cette unité [entre les chrétiens] puisse être réalisée au cours de l’histoire et dans un délai raisonnable».
Pour poursuivre le rapprochement, le pape exhorte les catholiques et les orthodoxes à «écouter sans condamner», citant l’expérience récente des débats du Synode sur la synodalité, chantier ouvert en 2021 pour rendre l’Église catholique moins cléricale et plus participative. Le métropolite Job de Pisidie a participé à la dernière session mondiale, en octobre, comme délégué du patriarche œcuménique de Constantinople. (cath.ch/imedia/ak/bh)