Le pape déplore les morts à Gaza et en Israël lors du Regina Cæli

Le pape François, la voix grave et le visage fermé, a partagé sa préoccupation concernant l’inquiétante situation en Terre Sainte après la prière du Regina Cæli, le dimanche 14 mai 2023. «Je souhaite que la trêve à peine conclue devienne stable, que les armes se taisent parce qu’avec les armes on n’obtiendra jamais la sécurité et la stabilité, mais au contraire, on continuera à détruire tout espoir de paix», a-t-il lancé.

Devant les fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre sous un ciel couvert, il a déploré les affrontements en Ukraine et dans la Bande de Gaza.

«Des personnes innocentes, même des femmes et des enfants» ont perdu la vie

«Ces jours-ci, nous avons assisté de nouveau à des affrontements armés entre Israéliens et Palestiniens, dans lesquels ont perdu la vie des personnes innocentes, même des femmes et des enfants», s’est attristé le pape.

Au moins 35 personnes ont été tuées entre le 9 et le 13 mai – 13 civils dont 7 mineurs ainsi que 190 blessés à Gaza et 30 en Israël lors de cinq jours d’affrontements autour de la Bande de Gaza, d’où 1230 roquettes auraient été tirées. Deux personnes ont été tuées en territoire israélien, parmi lesquels un ouvrier palestinien employé dans une ferme en Israël, près de la frontière avec ce territoire enclavé comptant plus de deux millions d’habitants. Une octogénaire israélienne a perdu la vie à Rehovot, dans le centre du pays. Le Jihad islamique palestinien répondait à l’assassinat par l’Etat hébreu, mardi 9 mai, de trois de ses commandants à Gaza. L’armée israélienne a affirmé avoir bombardé 371 «cibles terroristes».

26 enfants palestiniens tués par les bombardements israéliens depuis le début de l’année, selon l’UNICEF

Au moins six enfants – dont le plus jeune n’a que quatre ans – ont été tués et 36 autres blessés dans la bande de Gaza depuis le 9 mai. Toutes les écoles de la bande de Gaza sont fermées, ainsi que celles d’Israël dans un rayon de 40 km, ce qui interrompt l’enseignement pour des milliers d’élèves. Les systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement de la bande de Gaza manquent de carburant et les centres de santé ne fonctionnent plus qu’à moitié, ce qui compromet l’accès aux services essentiels pour les enfants – en particulier les blessés – et d’autres groupes vulnérables.

Cette dernière escalade fait suite à une flambée de violence liée au conflit qui a entraîné la mort de 26 enfants palestiniens et de quatre enfants israéliens depuis le début de l’année. C’est trois fois plus que le nombre de décès d’enfants liés au conflit enregistrés en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, et dans la bande de Gaza au cours de la même période en 2022, dénonce l’UNICEF. Ce chiffre intervient après que 87 enfants ont été tués et plus de 750 blessés lors des précédentes séries d’hostilités au cours des deux dernières années.

Cette escalade meurtrière est la plus violente depuis août 2022. Elle a donc pris fin avec la conclusion d’une trêve samedi soir grâce à la médiation de l’Égypte. Depuis, le calme est revenu à Gaza. (cath.ch/vaticannews/be)