Le pape demande pardon pour les récents «scandales» à Rome et au Vatican 

Rome, 14.10.2015 (cath.ch-apic) Au début de l’audience générale, le 14 octobre 2015, le pape François a demandé pardon pour les récents «scandales» intervenus «à Rome comme au Vatican». Si le pape n’a pas donné plus de précisions, le Vatican a récemment été secoué par plusieurs affaires, comme la mort d’un évêque soupçonné de pédophilie, le coming out d’un prélat de la curie, les remous internes au synode des évêques sur la famille, ou encore les tensions évidentes entre le Vatican et le maire de Rome, qui vient de démissionner.

De façon inattendue, le pape s’est adressé aux fidèles au tout début de l’audience en méditant sur une phrase de l’Evangile selon saint Matthieu: «Malheureux le monde à cause des scandales! Il est inévitable qu’arrivent les scandales; cependant, malheureux celui par qui le scandale arrive!»

«Aujourd’hui, la parole de Jésus est forte», a dit le pape avant d’improviser quelques mots, l’air particulièrement grave: «Je voudrais, avant de commencer la catéchèse, au nom de l’Eglise, vous demander pardon pour les scandales qui, ces derniers temps, sont survenus à Rome comme au Vatican. Je vous demande pardon!»

Interpellé par la suite, le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, le Père Federico Lombardi, n’a pas voulu rentrer dans le détail pour préciser à quels «scandales» le pape faisait référence. «Le pape, a-t-il cependant précisé, tient compte de la circulation des informations dans les médias, dans les journaux, concernant la vie à Rome – pas tant pour ce qui concerne le maire (récemment démissionnaire, ndlr) – et il se rend compte que les gens simples, ceux qui viennent aux audiences, sont parfois perturbés ou peinés par les informations qu’ils lisent». Et le Père Lombardi d’ajouter une clef de lecture: «Lorsque la responsabilité de l’Eglise ou celle d’hommes d’Eglise est concernée, le pape demande pardon».

Pédophilie, mafia et coming out

Applaudi par les 30’000 fidèles présents place Saint-Pierre, le pape François n’en dira pas plus. Il n’en demeure pas moins vrai que l’actualité du Vatican a été récemment marquée par plusieurs affaires, comme le procès ajourné, en juillet dernier, et la mort, en août, de Mgr Józef Wesolowski, ancien nonce en République dominicaine poursuivi pour pédophilie. A la veille de l’ouverture du synode sur la famille, en outre, Mgr Krzysztof Charamsa, prélat polonais et membre de la curie romaine, a publiquement révélé son homosexualité et sa relation avec un autre homme.

Ouvert le 4 octobre dernier, le synode sur la famille peut ressembler, de l’extérieur, à un champ de bataille après la publication d’une lettre adressée au pape par plusieurs cardinaux mettant en cause la méthode de travail et leurs craintes d’une manipulation. Par ailleurs, au cœur de l’été, le diocèse de Rome avait aussi été pointé du doigt pour avoir fermé les yeux sur les funérailles grandiloquentes d’un présumé boss de la mafia. Enfin, des propos assez secs tenus par le pape François à l’égard du maire de Rome, à son retour des Etats-Unis, ont semblé porter un coup final à Ignazio Marino, déjà dans de sales draps. Celui-ci, après plusieurs scandales, vient de démissionner. (apic/imedia/ami/rz)