Bannière de soutien à l'ETA en 2011 | wikimedia commons CC-BY-SA-3.0
International

Le pape autorise la condamnation des prêtres pro-ETA

Dans une lettre adressée à la présidente de l’Association pro-garde civile espagnole (APROGC) le 4 mars 2021, le pape François autorisé l’Église espagnole à condamner les prêtres basques coupables de collusion avec l’organisation indépendantiste ETA.

Dans sa lettre adressée à Begoña Uña Cantalapiedra, présidente de l’Association pro-Garde civile espagnole (APROGC), le pape François autorise l’Église espagnole à enquêter sur les prêtres basques coupables de collusion avec Euskadi ta Askatasuna (ETA) et le cas échéant à les condamner. Cette organisation basque indépendantiste, opposée au régime franquiste, était devenue par la suite un groupe terroriste, multipliant les attentats meurtriers notamment contre l’armée ou les gendarmes de la Garde civile faisant 829 morts entre 1968 et 2001. L’ETA a été officiellement dissoute en 2018. Le pape François a également exprimé sa proximité avec les victimes du terrorisme, à qui il a demandé pardon, et assuré les familles de ses prières.

Cette lettre du pape est une réponse à un courrier envoyé mi-décembre au Vatican par Begoña Uña Cantalapiedra, elle-même garde civile, dans lequel elle demandait au pape d’intervenir dans le conflit qui oppose l’évêché de Bilbao aux prêtres basques depuis octobre 2020.

Des propos complaisants au sujet de l’ETA

Tout a commencé par un documentaire diffusé à la télévision espagnole dans lequel un prêtre basque niait le fait qu’ETA soit un groupe terroriste et émettait notamment des doutes sur une attaque qui a coûté la vie à deux gardes civils en 1981, rapporte le journal La Croix.

À la suite de la diffusion, l’évêque de Bilbao Mgr Mario Iceta (désormais archevêque de Burgos ndlr), avait réagi avec fermeté en décidant à fin octobre 2020, de démettre le prêtre de sa charge de curé de Lemoa et ce malgré les regrets et les excuses aux victimes exprimés par l’intéressé. De nombreux prêtres basques s’étaient alors élevés contre la décision ‘démesurée’ de l’évêque assurant qu’au cours de son ministère, le curé n’avait entretenu aucun lien avec l’ETA.

Dans un communiqué l’APROGC a exprimé sa reconnaissance au pape. « «Une condamnation de ce manque de sensibilité, de tact envers nos victimes, c’est ce qui nous manquait, » a déclaré Begoña Uña Cantalapiedra. (cath.ch/cx/mp)

Bannière de soutien à l'ETA en 2011 | wikimedia commons CC-BY-SA-3.0
12 mars 2021 | 10:24
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 1  min.
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