Le pape apporte son soutien spirituel aux «pasteurs» de Chine

À l’issue du Regina Coeli du 22 mai 2022, le pape François a affirmé «suivre avec attention et participation la vie et les histoires des fidèles et pasteurs, souvent complexes» de Chine et prier pour eux chaque jour. Cette déclaration – justifiée par le pontife par la célébration, le 24 mai prochain, de la mémoire liturgique de Marie ‘Aide des Chrétiens’, patronne de la Chine – survient après l’arrestation du cardinal Joseph Zen à Hong Kong le 11 mai dernier. 

Le pape n’a pas fait explicitement mention du cardinal Zen, mis en cause par la justice de l’ancienne concession britannique pour avoir collaboré avec des «forces étrangères» contre la sécurité nationale. Il est actuellement libéré sous caution dans l’attente de son procès. La première audience doit justement se dérouler le 24 mai, journée de prière pour Marie-Auxiliatrice mentionnée par le pontife.

Dans son bref appel, l’évêque de Rome a rappelé l’importance de la Vierge en Chine, mentionnant sa vénération dans le sanctuaire de Sheshan à Shanghai – ville dont est originaire le cardinal Zen – mais aussi «dans de nombreuses églises du pays et dans leurs foyers». Il a assuré les catholiques de Chine de sa proximité spirituelle.

Liberté et tranquillité pour les catholiques de Chine

Le pontife a enfin «instamment» demandé que l’Église en Chine puisse vivre «dans la liberté et la tranquillité […] en communion effective avec l’Église universelle et accomplir sa mission d’annoncer l’Évangile à tous, apportant ainsi une contribution positive au progrès spirituel et matériel de la société».

Le pape François s’exprime rarement sur la situation du catholicisme en Chine, sujet délicat pour la diplomatie vaticane qui essaye depuis plusieurs années de créer des ponts avec le géant asiatique. En 2018, un accord pastoral de deux ans sur la nomination des évêques avait été signé pour la première fois, puis renouvelé en 2020. L’accord arrive une nouvelle fois à échéance en octobre prochain.

Le cardinal Zen, défenseur de l’autonomie de Hong Kong, est ouvertement opposé à cet accord, qu’il voit comme une trahison de l’Église souterraine en Chine – l’Église non-affiliée au parti communiste chinois. Le 11 mai dernier, le Saint-Siège a réagi à son arrestation, se disant «inquiet» et affirmant suivre «de très près l’évolution de la situation». (cath.ch/imedia/cd/rz)