Le pape appelle les évêques argentins à être exigeants envers les séminaristes
«Le prêtre est un témoin qui attire les autres à Jésus», a considéré le pape François devant les évêques argentins. Un premier groupe de prélats était reçu par le pontife dans le cadre de leur visite ad limina le 2 mai 2019.
La visite ad limina apostolorum est la visite quinquennale que tout évêque catholique est tenu de faire à Rome.
Durant près de deux heures, le chef de l’Eglise catholique s’est entretenu avec ce premier groupe d’évêques argentins sur les nombreux défis de l’Eglise locale. Les prélats argentins ont souligné que le thème fondamental de la rencontre était celui des jeunes.
Les jeunes face à la culture numérique et aux addictions
En particulier la question des jeunes face à la culture numérique, «et l’impuissance que leur approche génère parfois pour les accompagner et les évangéliser», a déclaré à Vatican News Mgr Adolfo Canecín, L’évêque de Goya a également mentionné la thématique de la dépendance aux drogues et autres addictions à laquelle sont confrontés les jeunes.
L’évangélisation, l’éducation, le problème du chômage ou encore les affrontements et les clivages politiques qui divisent profondément la société argentine, ont aussi été au cœur de cette discussion «fraternelle», a assuré Mgr Alberto Germán Bochatey, évêque auxiliaire de La Plata. En outre, les conséquences du récent débat sur l’avortement ont été abordées, selon la presse argentine.
Crise des abus sexuels
Dans ce pays frappé par la crise des abus sexuels, le pape François a également recommandé aux évêques d’être «exigeants» avec les futurs prêtres. Les séminaristes doivent comprendre qu’entrer en prêtrise implique un engagement pour la vie, pour atteindre une profondeur de spiritualité, d’intériorité «qui bouleverse le monde». Le prêtre est un témoin «qui attire les autres à Jésus», a déclaré le pape aux Argentins.
Face au drame des abus sur mineurs, l’Argentine doit, à l’instar des premiers disciples, revenir à la proclamation de l’Evangile. Dans le sillon de sa dernière exhortation apostolique, Christus vivit, il les a invités à présenter un Christ vivant et à ne pas avoir peur de favoriser la rencontre personnelle avec les fidèles. Les prélats doivent faire de la jeunesse leur priorité.
Tension politique et controverse sur l’avortement
La possibilité d’une visite en Argentine a enfin été évoquée. Car si le pontife confie avoir manqué une récente opportunité de se rendre dans ce pays, «l’intention est là», a confirmé le site Vatican News. Se demandant «pourquoi le pape François refuse toujours de venir en Argentine», le quotidien argentin Clarin, dans son édition du 2 mai 2019, explique qu’»à la tension politique s’ajoute la controverse sur l’avortement».
Le retard pris par le pape François à entreprendre sa visite dans son pays «est actuellement dû à la polarisation politique – la «fissure», si l’on préfère – qui divise une bonne partie des Argentins. Pas la froide relation avec Mauricio Macri et, surtout, avec un secteur du gouvernement dirigé par le puissant chef de cabinet, Marcos Peña», écrit Clarin.
Quelque 106 évêques argentins sont actuellement à Rome pour effectuer leur visite ad limina. Après la visite de ce premier groupe le 2 mai, deux autres groupes d’évêques devraient rencontrer le pape les 10 et 16 mai. (cath.ch/imedia/cg/be)