Le pape appelle l’Arménie et l’Azerbaïdjan à une paix durable
Le pape François a déclaré espérer que l’Arménie et l’Azerbaïdjan puissent trouver la paix à travers le dialogue et la bonne volonté, après avoir récité l’Angélus depuis la fenêtre du Palais apostolique le 19 juillet 2020. Dans sa catéchèse, le pontife a par ailleurs réaffirmé qu’endurer la persécution et l’hostilité «fait partie de la vocation chrétienne».
À la suite de la récente résolution du Conseil des Nations unies, «je renouvelle l’appel à un cessez-le-feu global et immédiat qui permette à la paix et la sécurité indispensables pour fournir l’assistance humanitaire nécessaire», a déclaré le pape après avoir récité la prière mariale.
Le pape a affirmé suivre avec préoccupation les tensions armées, en particulier dans la région du Caucase, entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. «J’assure ma prière pour les familles qui ont perdu la vie durant les conflits et je souhaite qu’avec l’engagement de la communauté internationale et à travers le dialogue et la bonne volonté des deux parties, apparaisse une solution pacifique durable soucieuse du bien de ces populations bien-aimées».
Plus de 30 ans de guerre
Des combats transfrontaliers ont fait 16 morts depuis le 12 juillet 2020 entre les deux pays, qui se disputent la région autonome du Haut-Karabakh, région sécessionniste du sud de l’Azerbaïdjan annexée par Staline en 1921 et où vivent une majorité d’Arméniens. L’Arménie et l’Azerbaïdjan s’y livrent une guerre depuis 1988. Cette guerre, redevenue ouverte en avril 2016, a déjà fait plus de 30’000 morts, malgré des négociations.
En octobre 2016, au cours de sa visite apostolique dans les deux pays, le pape François avait affirmé la nécessité de continuer sur la voie du «progrès authentique» et de la «liberté des peuples», afin d’ouvrir «des pistes originales» pour des accords de paix durables.
Bonnes et mauvaises herbes
Le successeur de Pierre a par ailleurs assuré aux nombreux fidèles présents place Saint-Pierre sa proximité avec ceux qui affrontent le coronavirus et ses conséquences économiques et sociales. «Ma pensée va spécialement vers ses populations dont les souffrances sont aggravées par une situation de conflit».
L’Évangile d’aujourd’hui (cfr Mt 13,24-43) présente deux façons d’agir et de vivre l’histoire, a auparavant expliqué le pontife dans sa brève catéchèse: des serviteurs se soucient d’un champ sans mauvaises herbes, tandis que leur maître se soucie du bon grain. Par cette parabole, le Seigneur nous invite à prendre Son propre regard, «celui qui est fixé sur le bon grain» et qui sait le garder même dans les mauvaises herbes.
A Dieu seul, il revient de récompenser les bons et de punir les méchants
L’intention des serviteurs est d’éliminer le mal d’un seul coup, c’est-à-dire les gens mauvais, mais «le maître est plus sage», il voit plus loin: Il s’agit de savoir attendre, «car endurer la persécution et l’hostilité fait partie de la vocation chrétienne», a considéré le pontife. Le mal, bien sûr, doit être rejeté, «mais les méchants sont des gens avec lesquels il faut faire preuve de patience».
Ceux qui cherchent les limites et les fautes des autres «ne coopèrent pas bien» avec Dieu, a-t-il encore estimé, à l’inverse de ceux qui savent reconnaître le bien qui pousse silencieusement dans le domaine de l’Église et de l’histoire. Dès lors, c’est à Dieu seul, qu’il revient de récompenser les bons et de punir les méchants.
Le pape a exhorté à éviter une «tolérance hypocrite qui cache des ambiguïtés», mais à faire preuve d’une authentique «justice tempérée par la miséricorde». Si Jésus est venu chercher les pécheurs plus que les justes, pour guérir les malades avant les bien-portants, l’action de ses disciples doit alors «être orientée non pas pour supprimer les méchants, mais pour les sauver». (cath.ch/imedia/ah/rz)