Le pape appelle à désamorcer la tentation fondamentaliste
Le pape François a rappelé avec insistance le rôle des religions dans la recherche de la paix, à l’occasion de la cérémonie finale d’une rencontre pour la paix qui avait lieu à Rome, le 7 octobre 2021. « Désamorçons dans chaque tradition religieuse la tentation fondamentaliste », a-t-il exhorté devant de nombreux responsables religieux de diverses confessions.
C’est depuis un lieu symbolique, devant le Colisée, que le pape a prononcé un discours dans le cadre d’une nouvelle rencontre pour la paix organisée par la Communauté Sant’Egidio sur le thème «Peuples frères, terre future». À ses côtés étaient présentes divers personnalités religieuses, comme le grand imam Al Tayyeb, le Patriarche Bartholomée, le président de la Conférence des rabbins d’Europe Pinchas Goldschmidt ou bien encore un responsable de la communauté Sikh.
« Cet amphithéâtre, a commencé le chef de l’Église catholique, abrita des divertissements de masse brutaux, […] un spectacle fratricide, un jeu mortel avec la vie de tant de personnes ».
2000 ans ont passé mais « aujourd’hui encore, on assiste à la violence et à la guerre, au frère qui tue son frère, parfois comme un jeu regardé à distance », a-t-il fustigé, dénonçant une « société globalisée » qui fait de la souffrance « un spectacle, mais sans y compatir ». Pour lui, il s’agit désormais de « construire cette compassion ». « Voilà le vrai courage », a-t-il insisté.
Dans cette aventure pour la paix, les religions ont toute leur place. « Nous sommes appelés, en tant que représentants des religions, à ne pas céder aux flatteries du pouvoir mondain », a en ce sens lancé le pape, invitant ses frères à être « la voix des sans-voix, le soutien des souffrants, les avocats des opprimés, des victimes de la haine ».
Il les a par ailleurs exhortés à chasser les formes de fondamentalisme qui peuvent surgir. « Désamorçons dans chaque tradition religieuse la tentation fondamentaliste, toute suggestion de faire du frère un ennemi », a appelé le successeur de Pierre, citant finalement une maxime de l’imam Ali : « il y a deux sortes de personnes : nos frères dans la foi, ou nos semblables en humanité ».
Peu avant le discours du pape, la Chancelière Angela Merkel, invitée à cette rencontre, a salué l’organisation de tels événements interreligieux pour la promotion de la paix. Citant l’encyclique du pape sur la Fraternité, la dirigeante allemande a souligné le fait que la « souffrance humaine » ne dépendait pas « de la distance qui nous sépare ». « Nous devons maintenir le regard droit, vers la misère des personnes qui vivent en guerre », a-t-elle assuré. (cath.ch/imedia/hl/mp)