Le «Pacte des catacombes» fête ses 50 ans
Rome, 07.11.2015 (cath.ch-apic) L’Eglise catholique va commémorer, le 14 novembre 2015, le cinquantième anniversaire de la signature du Pacte des catacombes par une quarantaine d’évêques s’engageant à une vie de pauvreté. A l’occasion de ce jubilé, un séminaire est organisé à l’Université pontificale urbanienne de Rome.
Le 16 novembre 1965, peu de jours avant la clôture du Concile Vatican II (1962-1965), une quarantaine de pères conciliaires signaient secrètement le Pacte des catacombes, s’engageant à une vie de pauvreté. Au terme d’une messe aux catacombes de Domitille dans le Sud de Rome, en s’appuyant sur l’Evangile et conscients de leurs manques et de leurs faiblesses, les signataires se sont engagés à renoncer aux privilèges et à vivre ordinairement, que ce soit dans leur logement, leur alimentation, leurs moyens de locomotion ou encore leurs vêtements.
Deux mois avant cet évènement, Paul VI avait célébré la messe dans la catacombe auprès des tombeaux des premiers chrétiens, affirmant en particulier. «Ici l’Eglise fut dépouillée de tout pouvoir humain, ici elle fut pauvre, humble, pieuse, opprimée et héroïque», avait-il affirmé.
Dans ce pacte, les pasteurs, auxquels se rallièrent des centaines d’autres par la suite, renonçaient donc aux titres d’honneur, à l’apparence et aux réalités de la richesse, à posséder des biens immobiliers en leur nom propre, et même des comptes en banque. Afin de mieux se consacrer à la pastorale et au service, ils exprimaient leur intention de confier la gestion financière et matérielle de leurs diocèses à des laïcs compétents. Enfin, les responsables ecclésiaux promettaient de se consacrer au service des personnes et des groupes économiquement faibles et peu développés, et d’interpeler les chefs de gouvernement, afin de promouvoir la lutte contre la misère et les inégalités.
Cinquante ans plus tard, le Pacte des catacombes est peu connu, mais il n’est pas encore tout à fait oublié. Il est cité parmi les initiatives qui ont influencé la Théologie de la libération. Par ailleurs, le seul des évêques signataires à être encore en vie, l’Italien Mgr Luigi Bettazzi, a appelé ses confrères à le relancer en l’honneur de ce jubilé. Un anniversaire qui, d’une certaine façon, rend hommage aux pasteurs catholiques qui s’efforcent de suivre la voie de la pauvreté évangélique, hier ou aujourd’hui, et que le pape François pourrait choisir de commémorer. (apic/imedia/ak/bh)