Le Moyen-Orient au cœur du message pour la bénédiction Urbi et Orbi de Noël
«Nous voyons Jésus dans les enfants du Moyen Orient, qui continuent à souffrir à cause de l’aggravation des tensions entre Israéliens et Palestiniens», a déclaré le pape François le 25 décembre 2017 dans son traditionnel message de paix de Noël, avant de donner la bénédiction Urbi et Orbi, à la ville et au monde.
Le pontife a lancé son message depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre au Vatican. A cette occasion, le pape François a déploré «les vents de guerre» qui soufflent sur le monde, en particulier au Moyen-Orient, et a confié voir le Christ dans le visage des enfants touchés par les conflits.
Des «vents de guerre» soufflent sur le monde
La bénédiction Urbi et Orbi est traditionnellement donnée par l’évêque de Rome le jour de Noël et le jour de Pâques. A cette occasion, le corps de la Garde suisse et celui de la Gendarmerie vaticane sont postés sur le parvis de la basilique, à la droite du pontife. Des soldats et gendarmes de la République italienne leur font face. Cette bénédiction est l’occasion pour le pape de délivrer un message de paix. Cette année, le Moyen-Orient a été particulièrement évoqué.
En l’Enfant Jésus, a rappelé le successeur de Pierre, Dieu «se fait petit et pauvre pour nous sauver». La naissance du Seigneur est un véritable «don d’amour de Dieu le Père» pour sauver les hommes. Les bergers ne se sont pas scandalisés de cette pauvreté, mais ont su contempler la gloire de Dieu «avec un regard simple».
A l’image de ces hommes humbles et vigilants, a invité le pontife, il faut reconnaître Dieu sur les visages des enfants, spécialement ceux pour qui, comme pour le Christ, «il n’y a plus de place dans la salle commune2 (Lc 2,7). Cela est d’autant plus nécessaire que «soufflent sur le monde des vents de guerre» et que l’homme, sa société et son environnement continuent à être dégradés par un modèle de développement «déjà dépassé».
Le pape plaide pour «une solution à deux Etats» en Palestine
Le pape François a alors dressé la liste des principaux conflits dans le monde, déclarant que «nous voyons Jésus dans les enfants» de chacune de ces régions. Cette énumération a commencé par la Terre Sainte – notamment Jérusalem – et le conflit israélo-palestinien.
L’évêque de Rome a espéré la reprise du dialogue pour que cette «terre meurtrie» puisse finalement parvenir à la paix, avec une solution à deux Etats aux frontières reconnues. Le pontife a également appelé à la «bonne volonté» de la communauté internationale.
Le conflit oublié du Yémen
La «bien aimée» Syrie, ensanglantée par la guerre, a ensuite été citée par le successeur de Pierre. Il a souhaité un engagement commun pour reconstruire le tissu social du pays, indépendamment de l’appartenance ethnique ou religieuse. Le pape a enchaîné avec l’Irak un pays blessé et divisé depuis 15 ans, puis avec le Yémen. Ce pays souffre d’un conflit «en grande partie oublié» par le reste du monde, qui cause famine et maladies.
Il a dit aussi voir Jésus dans les enfants de l’Afrique. Notamment ceux du Soudan du Sud et de la République démocratique du Congo, deux pays que le pape voulait visiter, avant de reporter sine die ces éventuels voyages. Il avait d’ailleurs présidé une veillée de prière pour ces pays le 23 novembre dernier à Saint-Pierre. Le pontife a aussi évoqué d’autres pays africains: la Somalie, le Burundi, la Centrafrique et le Nigéria. Autant de pays qui souffrent de guerres sanglantes.
Le visage du Christ se trouve aussi là où la paix et la sécurité sont menacées, a insisté le pape François. Il a ainsi nommé la péninsule coréenne, appelant à dépasser les oppositions pour recréer la confiance réciproque. Le Venezuela a ensuite été au cœur de la prière du pontife, pour retrouver une «relation sereine». De même que l’Ukraine, qualifiée de «cher pays».
Les enfants migrants, «proies faciles»
Jésus est également présent dans les enfants dont les parents ne peuvent leur offrir un avenir sûr et serein, du fait du manque de travail. Mais aussi dans ceux dont la dignité a été volée, soit par le travail forcé, soit par l’enrôlement dans des groupes armés.
Les enfants migrants, voyageant seuls dans des conditions inhumaines, «proies faciles» des trafiquants, sont aussi le visage du Seigneur, a estimé l’évêque de Rome. Ces enfants reflètent le drame des migrants, dont les trajets finissent «tant de fois en tragédie».
La minorité musulmane des Rohyingyas
Le pontife a terminé son énumération par les enfants de Birmanie et du Bangladesh, pays qu’il a visités en novembre-décembre. Il a exhorté la communauté internationale à ne pas cesser d’agir pour protéger la dignité des minorités de cette région du monde. Une allusion claire à la minorité musulmane des Rohyingyas, contrainte de fuir la Birmanie, pourchassée par l’armée. Mais également à d’autres minorités, notamment chrétiennes, elles aussi victimes d’exactions de l’armée birmane.
En conclusion de ce message de Noël, le pape François a invité les fidèles à accueillir le Christ, Dieu fait homme, pour s’engager à rendre le monde «plus digne des enfants d’aujourd’hui et de demain». (cath.ch/imedia/xln/be)