Allemagne: les femmes du mouvement «Maria 2.0» critiquent Mgr Woelki
Le mouvement réformateur Maria 2.0. est au centre des discussions de la Congrégation pour la doctrine de la foi du Vatican. En cause, le refus de l’archevêque de Cologne, Mgr Rainer Maria Woelki, de publier une expertise sur les abus sexuels en novembre 2020, malgré la demande des femmes du mouvement.
Au Saint-Siège, le mouvement Maria 2.0 est au centre des discussions de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Selon le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine, l’affaire qui préoccupe le Vatican est liée à la protestation des militantes catholiques des droits des femmes contre le refus de l’archevêque de Cologne, Mgr Rainer Maria Woelki, de publier une expertise sur les abus qu’il avait commandée. Interrogé, un porte-parole de Mgr Woelki a déclaré que le cardinal n’a pas fait état de cette affaire. Toutefois, le Vatican a reçu un courrier de Cologne à ce sujet.
Lancé par des femmes de l’Eglise catholique allemande, ce mouvement vise à sensibiliser le public au sexisme et à la mauvaise gestion des scandales d’abus sexuels au sein de l’Eglise catholique. En novembre dernier, sous la devise «Faites sortir le rapport» (sur les abus sexuels), une douzaine de membres du mouvement Maria 2.0 réunis devant la cathédrale et l’archevêché de Cologne, avaient protesté contre le comportement des dirigeants du diocèse. Les responsables avaient été invités à avouer leur culpabilité.
Quelques semaines plus tard, le mouvement avait organisé une manifestation virtuelle, au cours de laquelle les membres du Conseil consultatif de l’archidiocèse de Cologne qui se sont occupé de ce rapport, mais aussi certains membres du clergé, ont renouvelé leurs critiques sur «l’abus de pouvoir» des dirigeants du diocèse.
Le mouvement Maria 2.0 a vu le jour en 2019 et n’est à ce jour qu’une association informelle de plusieurs petits groupes dispersés en Allemagne. Il prône notamment l’admission des femmes à tous les postes ordonnés de l’Eglise catholique et il est soutenu par les grandes associations féminines catholiques. Le président de la conférence des évêques allemands, l’évêque de Limbourg, Mgr Georg Bätzing, a parlé de Maria 2.0 l’année dernière au magazine Publik-Forum en ces termes: «Ils font partie de l’Eglise. Ils sont notre peuple». (cath.ch/ag/dd)