L'oeuvre de Schönstatt rejette les accusations contre son fondateur
Le mouvement international de Schönstatt a fermement rejeté, le 2 juillet 2020, les accusations d’abus sexuels portées contre son fondateur, le Père Joseph Kentenich. Selon lui ces éléments ne sont pas nouveaux et l’historienne qui les a découverts dans les archives du Vatican en a fait «une lecture partiale influencée par l’opinion négative de l’enquêteur».
«Nous rejetons fermement l’accusation selon laquelle Joseph Kentenich serait coupable d’abus sexuels sur des membres de l’Institut des Sœurs de Marie de Schönstatt. Son comportement envers les autres personnes – en particulier les femmes – a toujours été caractérisé par un respect et une estime prononcés, ainsi que par le principe de l’intégrité physique, qu’il a également appliqué à ses communautés», écrit dans un long communiqué en allemand, le Père Juan Pablo Cattogio au nom du présidium général du mouvement.
Pas d’informations inédites
Les informations contenues dans les déclaration de l’historienne de l’Eglise Alexandra von Teuffenbach, prétendument inédites ne sont pas nouvelles pour nous; elles ont été entièrement incluses dans la documentation sur le Fondateur de Schönstatt, en rapport avec la séparation temporaire de son Œuvre (1951-1965) et sont étudiées de manière approfondie par les autorités ecclésiastiques dans le cadre du procès de béatification de Kentenich.
Pour les responsables de Schönstatt, il est étonnant que l’historienne sur la base de documents (ou de notes privées ?) du Père Tromp – fasse sienne sa vision de la communauté et de ses membres. Dans cette perspective, elle interprète tous les autres documents, y compris les lettres de certaines sœurs au pape Pie XII pour la défense du fondateur en exil, tous de façon négative comme «preuve d’une relation pathologique avec le fondateur».
Du côté de Schönstatt, ces lettres peuvent également être comprises comme un signe du courage avec lequel certaines femmes pas si faibles se sont opposées aux mesures prises par l’Eglise, qui à leurs yeux ont fait du tort au fondateur et à tout le Mouvement apostolique de Schönstatt.
Un style d’interrogatoire répressif
Le Père Cattogio dénonce aussi le fait que l’auteure ne mentionne pas la loyauté de Schönstatt envers l’Église; pendant les plus de 14 ans d’exil du Père Kentenich. Il s’étonne également que le Père Tromp soit honoré comme sympathisant et libérateur des femmes, comme défenseur de la liberté d’opinion et de conscience, parce qu’il a écouté quelques (rares) voix critiques (ce qui faisait partie de sa tâche) et les a crues – sans consulter ouvertement le fondateur lui-même.
«Les membres de l’Institut, que Tromp a reçus pour des entretiens lors de sa visite, ne l’ont pas vécu comme un libérateur, mais ont souffert de son style d’interrogatoire répressif, de ses accès de tempérament (également connus ailleurs) et de ses tentatives d’intimidation, de la menace et de l’imposition de punitions ecclésiastiques et du jugement extrêmement négatif du fondateur et de la communauté», affirme le Père Cattogio.
Déclarations vagues et allégations non fondées
«Des déclarations vagues, associées à l’allégation effrontée d’abus sexuels, ne témoignent pas d’un examen factuel adéquat des dossiers. Les assertions générales avec des attributs évaluatifs ne font que jouer sur le clavier du débat actuel sur les abus, sans connaître et communiquer «toute l’histoire», déplore le communiqué.
Avant l’ouverture d’un procès de béatification, la Congrégation pour la doctrine de la foi doit émettre une déclaration dite «nihil obstat» (déclaration de non-objection) à partir des dossiers de ses archives. S’il existe un soupçon fondé de faute morale de la part du candidat à la béatification, la Congrégation pour la doctrine de la foi ne donne pas le feu vert pour l’ouverture d’une procédure. Dans le cas du fondateur de Schönstatt, Joseph Kentenich, le «nihil obstat» a été accordé, rappelle le Père Cattogio.
En conclusion il s’en remet néanmoins au jugement de l’Eglise. (cath.ch/com/mp)