Le Père Marko Rupnik est sous le coup de mesures disciplinaires imposées par les jésuites | photo: lors de l'inauguration du "Chemin de joie", à Genève en 2019 | © KEYSTONE/Salvatore Di Nolfi
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Le mosaïste Marko Rupnik aurait abusé de religieuses

Des mesures ont été prises par la Compagnie de Jésus à l’encontre d’un de ses membres, le prêtre Marko Rupnik, célèbre mosaïste, qui aurait commis des abus sur des religieuses il y a une trentaine d’années. Selon un communiqué des jésuites daté du 2 décembre 2022, le dicastère pour la Doctrine de la foi a constaté que les faits étaient prescrits mais que des mesures restreignant son ministère ont été prises.

La presse rapporte que le prêtre jésuite de 68 ans aurait abusé sexuellement et psychologiquement de religieuses à Ljubljana (Slovénie) il y a trente ans, alors qu’il était leur accompagnateur spirituel. Bien que le Père Rupnik soit une personnalité importante au Vatican, le Saint-Siège n’a pour l’heure pas communiqué sur cette affaire.

Dans son propre communiqué, la Compagnie de Jésus explique que le dicastère pour la Doctrine de la foi a reçu en 2021 une plainte à l’encontre du prêtre «concernant sa manière d’exercer son ministère». Elle précise immédiatement «qu’aucun mineur n’a été impliqué».

Interdiction de direction spirituelle

Une enquête préliminaire a été conduite par la Compagnie puis remise au dicastère romain. Ce dernier a constaté que les faits étaient prescrits et a classé le dossier en octobre dernier, selon le communiqué des Jésuites. Ils précisent toutefois que des mesures ont été prises à l’encontre du Père Rupnik: «interdiction d’exercer le sacrement de la confession, de direction spirituelle et d’accompagnement des Exercices spirituels [de saint Ignace, NDLR]».

En outre, «il était interdit au Père Rupnik de s’engager dans des activités publiques sans la permission de son supérieur local», précise encore la Compagnie qui assure prendre au sérieux toute plainte contre l’un de ses membres.

Le mosaïste du «Chemin de joie» à Genève

Marko Rupnik, né en 1954 en Slovénie, est entré chez les Jésuites en 1973. Ordonné prêtre en 1985, il est devenu célèbre pour ses créations de mosaïques religieuses dans le monde entier. Il a notamment rénové en 1999 la chapelle Redemptoris Mater dans les appartements pontificaux. À Lourdes, le Slovène a conçu en 2007, à l’occasion du 150e anniversaire des apparitions, les mosaïques sur la façade de la basilique du Rosaire. Il est également connu pour avoir réalisé les mosaïques du «Chemin de joie» qui parcourt Genève, inauguré en 2019.

À Rome, il est le fondateur du centre Aletti, un centre culturel et spirituel ouvert sur le monde orthodoxe – il a été pensé comme une occasion de rencontres et d’échanges sur le christianisme en Europe orientale. Inauguré par Jean Paul II en 1983, ce centre dispose d’un atelier d’art spirituel.

Très apprécié par le pape François – il est issu de la même famille spirituelle-, le Père Marko Rupnik a notamment réalisé le logo du Jubilé de la Miséricorde en 2015. Aussi connu pour ses activités de prédicateur, le jésuite avait par exemple été invité à prêcher en salle Paul VI du Vatican pour les employés de la Curie romaine et le pape, à l’occasion du Jubilé de la Miséricorde, en février 2016. Il est consulteur au dicastère pour le Clergé et au dicastère pour le Culte divin et la discipline des sacrements. (cath.ch/imedia/hl/rz)

Le Père Marko Rupnik est sous le coup de mesures disciplinaires imposées par les jésuites | photo: lors de l'inauguration du «Chemin de joie», à Genève en 2019 | © KEYSTONE/Salvatore Di Nolfi
6 décembre 2022 | 14:29
par I.MEDIA
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