Saint Joseph a été déclaré patron de l’Église universelle en 1870 | Stas Sutulo sur Pixabay
Vatican

«Le monde a besoin de pères», déclare le pape

Le pape François a rendu hommage au «père dans l’ombre» qu’est saint Joseph dans la lettre apostolique Patris Corde, rédigée à l’occasion du 150e anniversaire de la proclamation de l’époux de la Vierge comme patron de l’Église universelle par Pie IX, le 8 décembre 2020. «Le monde a besoin de pères, a expliqué le pontife, il refuse les chefs, il refuse celui qui veut utiliser la possession de l’autre pour remplir son propre vide».

Par une lettre apostolique intitulée Patris Corde («avec un cœur de père», en latin), le pape François a souhaité rendre hommage à Joseph, «l’humble charpentier» qui eut «le courage d’assumer la paternité légale de Jésus». Ce texte, a confié le pontife, vise à faire grandir l’amour pour ce «grand saint» afin que chacun soit poussé «à implorer son intercession et pour imiter ses vertus et son élan», mais surtout pour obtenir «la grâce des grâces: notre conversion».

«Le monde refuse les chefs»

« Le monde a besoin de pères, a expliqué le pontife, il refuse les chefs, il refuse celui qui veut utiliser la possession de l’autre pour remplir son propre vide». Saint Joseph, «père dans l’ombre », est le modèle de cette paternité qui agit comme une «ombre de l’unique Père céleste».

«Etre père signifie introduire l’enfant à l’expérience de la vie, à la réalité. Ne pas le retenir, ne pas l’emprisonner, ne pas le posséder, mais le rendre capable de choix, de liberté, de départs», a confié l’évêque de Rome. Ainsi, a-t-il expliqué, «la paternité qui renonce à la tentation de vivre la vie des enfants ouvre toujours tout grand des espaces à l’inédit».

Saint Joseph et le rôle de la «deuxième ligne»

Saint Joseph est celui «qui passe inaperçu, l’homme de la présence quotidienne, discrète et cachée», a déclaré le pontife, mais aussi «un intercesseur, un soutien et un guide dans les moments de difficultés». Sa figure rappelle à chacun le rôle de tous ceux qui, apparemment, sont cachés ou en «deuxième ligne», mais «jouent un rôle inégalé dans l’histoire du salut».

«Père aimé» par le peuple qui lui voue nombre de dévotions, Joseph «enseigne ainsi qu’avoir foi en Dieu comprend également le fait de croire qu’il peut agir à travers nos peurs, nos fragilités, notre faiblesse», a expliqué le pontife. Lui qui «a su prononcer son ‘fiat’, tout comme Marie à l’Annonciation» et l’accueillir avec Jésus dans son foyer n’est pas passif mais «fortement et courageusement engagé», car «l’accueil est un moyen par lequel le don de force qui nous vient du Saint Esprit se manifeste dans notre vie».

À l’exemple de saint Joseph, le pape François a appelé à aimer chaque chose «comme l’Enfant et sa Mère». Il a aussi imploré saint Joseph artisan de venir en aide de tous ceux qui ne trouvent pas de travail face aux difficultés économiques actuelles.

Année jubilaire dédiée à saint Joseph

Par un décret publié le 8 décembre et signé par le cardinal Mauro Piacenza, pénitencier majeur, des indulgences spéciales ont été accordées à l’occasion de l’Année de saint Joseph. «Tous les fidèles auront ainsi la possibilité de s’engager, par la prière et les bonnes œuvres, à obtenir, avec l’aide de saint Joseph, chef de la Famille céleste de Nazareth, le réconfort et le soulagement des graves tribulations humaines et sociales qui affligent le monde contemporain», est-il expliqué dans ce texte.

Une indulgence plénière est ainsi accordée selon les conditions habituelles à tous ceux qui méditeront 30 minutes ou participeront à une retraite d’un jour sur saint Joseph. Sont aussi concernés ceux qui accompliront un acte de miséricorde à l’exemple du saint, à ceux qui réciteront le chapelet en famille, à ceux qui demanderont son intercession pour trouver du travail. Elle sera aussi offerte à tous ceux qui réciteront la litanie à saint Joseph en faveur de l’Église persécutée.

Joseph, saint aimé par les papes

«Après Marie, Mère de Dieu, aucun saint n’a occupé autant de place dans le Magistère pontifical que Joseph, son époux», a souligné le pape François. En 1947, le pape Pie IX avait établi la fête et l’office du patronage de saint Joseph, le fixant au troisième dimanche après Pâques. Particulièrement dévoué au saint, il en parlait en 1854 comme de «la plus sûre espérance de l’Église après la Sainte Vierge». C’est dans cette perspective que le 8 décembre 1870, il avait décidé de déclaré officiellement saint Joseph patron de l’Église universelle, et d’élever l’importance de la fête du 19 mars, jour de la solennité de la Saint Joseph.

En 1889, dans son encyclique Quamquam pluries, le pape Léon XIII avait justifié le choix de saint Joseph comme patron de l’Église universelle en soulignant que «la divine maison que Joseph gouverna avec l’autorité du père contenait les prémices de l’Eglise naissante». Cent ans plus tard, dans son encyclique Redemptoris Custos, Jean Paul II avait réaffirmé le patronage, saluant «l’exemple de saint Joseph qui s’est consacré tout entier à servir le Verbe incarné, de nous faire vivre dans la justice et la sainteté». À noter aussi qu’en 1955, le pape Pie XII avait pour sa part instauré la fête de saint Joseph artisan, célébrée chaque 1er mai. (cath.ch/imedia/cd/rz)

Saint Joseph a été déclaré patron de l’Église universelle en 1870 | Stas Sutulo sur Pixabay
8 décembre 2020 | 13:39
par I.MEDIA
Temps de lecture : env. 4  min.
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