Mgr Rino Fisichella, préfet du CPPNE (Conseil pontifical pour la Nouvelle Evangélisation) | © Grégory Roth
Vatican

Le ministère de catéchiste est une «authentique vocation laïque»

Avec Antiquum ministerium, «la création du nouveau ministère de catéchiste, par le pape François, vise à soutenir les laïcs qui entendent consacrer leur vie à la catéchèse en tant que forme privilégiée d’évangélisation», a expliqué le 11 mai 2021 Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pour la nouvelle évangélisation. Mgr Franz-Peter Tebartz-van Elst, ancien évêque de Limbourg, a quant à lui mis en garde contre l’écueil de toute forme de cléricalisation des laïcs.

C’est pour «l’Église du troisième millénaire» que le pape François institue le nouveau ministère de catéchiste, a expliqué Mgr Fisichella, au cours d’une conférence de presse au Vatican. Ce ministère a toujours accompagné le chemin de l’évangélisation de l’Église de tous les temps et sous toutes les longitudes. Avec l’institution de ce ministère de catéchiste, a insisté le prélat, le pape François promeut la formation et l’engagement des laïcs dans la mission. 

Une «authentique vocation laïque»

Ce nouveau ministère est une »invitation» adressée aux Églises locales afin qu’elles puissent valoriser l’apport d’hommes et de femmes qui «entendent consacrer leur vie à la catéchèse en tant que forme privilégiée d’évangélisation». «Recevoir un ministère laïc comme celui de catéchiste met davantage en valeur l’engagement missionnaire typique de chaque baptisé, qui doit être réalisé sous une forme pleinement séculière», a précisé l’évêque italien. 

L’institution de ce ministère s’inscrit dans un cadre composé des ministères de l’acolyte et de celui du lecteur créés par le pape ces dernières années. Ces vocations permettront «d’avoir un plus grand nombre de laïcs dans la communauté», s’est réjoui Mgr Fisichella. Le ministère de catéchiste offrira «un laïcat mieux formé et préparé à la transmission de la foi». «Nous avons des millions de catéchistes, une armée!», a-t-il poursuivi.

Ce ministère est réservé aux personnes qui remplissent certaines conditions énumérées dans le motu proprio, comme celle de «servir l’Église là où l’évêque la considère comme la plus qualifiée». Le ministère n’est pas donné pour une «gratification personnelle», a prévenu le président du Conseil pour la nouvelle évangélisation, «mais pour le service que l’on entend rendre à l’Église locale et au service où l’évêque estime nécessaire la présence du catéchiste».

Ni cléricalisation du laïcat, ni laïcisation du clergé

«Authentique vocation laïque», le ministère de catéchiste ne doit pas laisser croire à une «cléricalisation du laïcat», selon les deux prélats. Les fidèles sont en effet appelés à exprimer «au mieux» leur vocation baptismale, «non pas comme des substituts des prêtres ou des personnes consacrées, mais comme d’authentiques laïcs», insiste Mgr Fisichella. Il s’agit pour eux d’expérimenter «pleinement» l’appel baptismal au témoignage et au service effectif dans la communauté et dans le monde.

Pour sa part, Mgr Franz-Peter Tebartz-van Elst s’est félicité que le motu proprio, en renforçant la fonction de catéchiste dans l’Église, ne le fasse pas «dériver du ministère de la hiérarchie», mais l’oriente vers elle. En effet, le pape François souligne le risque que «la définition du profil du ministère du catéchiste conduise à une nouvelle forme de cléricalisation». En ce sens, l’ancien évêque de Limbourg a rappelé que le pape François, s’appuyant sur la notion de «spiritualité de la communion» formulée par Jean Paul II, invite toujours à discerner la spécificité de chaque baptisé, «en l’acceptant comme un enrichissement pour son propre service». 

Le prélat allemand a aussi insisté sur le fait que toute «catéchèse authentique» s’inscrit «dans la communion de l’Église et exige une communication constante avec Dieu et avec les fidèles». Outre l’importance accordée à la «formation spécifique et solide» du catéchiste, le motu proprio précise bien, selon Mgr Franz-Peter Tebartz-van Elst, que le catéchiste «ne doit pas assumer principalement des tâches liturgiques ou pastorales ou des responsabilités d’autres ministères», mais qu’il est lui-même dans son témoignage «un enseignant et un mystagogue, un accompagnateur et un pédagogue de sa propre vocation et le talent, compris de manière évangélique».

«Le fait que le ministère se diversifie de plus en plus dans la catéchèse dispensée encourage la valorisation de la dimension purement laïque du ministre institué», a-t-il conclu. (cath.ch/imedia/ah/gr)

Mgr Rino Fisichella, préfet du CPPNE (Conseil pontifical pour la Nouvelle Evangélisation) | © Grégory Roth
11 mai 2021 | 17:34
par I.MEDIA
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