Le métropolite orthodoxe russe Hilarion dénonce le relativisme moral
Rome, 21.10.2015 (cath.ch-apic) Devant les participants au synode sur la famille le représentant du Patriarcat orthodoxe de Moscou a appelé les catholiques à protéger la famille traditionnelle afin de ne pas tomber dans «l’abîme du relativisme moral». Le métropolite Hilarion, dans son intervention publiée par le Saint-Siège le 21 octobre 2015, a exhorté les chrétiens à ne pas se satisfaire d’un monde «séculier, sans Dieu et sans Eglise».
Intervenant en congrégation générale dans l’après-midi du 20 octobre, le président du département pour les relations ecclésiastiques externes du patriarcat a dénoncé les contradictions de la crise des valeurs traditionnelles actuelles. Tandis que le féminisme voit la maternité comme un obstacle à la réalisation de la femme, a-t-il notamment constaté, la conception d’un enfant est considérée comme un droit à acquérir par tous les moyens possibles.
Face à l’idéologie du genre, le prélat orthodoxe a affirmé qu’il était du devoir de l’Eglise de rappeler à la société que son fondement ferme était la famille en tant qu’union entre un homme et une femme créée dans l’intention de donner naissance à des enfants et de les élever. Pour le bras droit du patriarche de Moscou, c’est ce modèle de famille qui pourra empêcher la descente de la société «dans l’abîme du relativisme moral».
Les protestants trahissent la foi chrétienne
«Malheureusement, s’est désolé Hilarion de Volokolamsk, dans le milieu chrétien aussi nous entendons souvent des voix appelant à la ›modernisation’ de notre conscience ecclésiale, à l’abandon de notre doctrine de la famille soi-disant obsolète». Le délégué fraternel a alors critiqué particulièrement ces communautés protestantes qui enseignent des idéaux moraux incompatibles avec le christianisme, en introduisant notamment des bénédictions d’unions entre personnes de même sexe ou des appels au remplacement des croix des églises par des croissants islamiques. Pour le métropolite, ces attitudes trahissent la foi chrétienne en se satisfaisant d’un monde séculier, sans Dieu et sans Eglise.
Au contraire, a insisté le métropolite, «l’Eglise est appelée à être un astre et une balise dans l’obscurité à notre époque». Appelant les chrétiens au courage, il a souhaité qu’un des fruits du synode soit le développement ultérieur de la coopération entre orthodoxes et catholiques pour s’assurer par tous les moyens possibles que la famille soit protégée légalement. Le prélat a épinglé en ce sens les pays d’Amérique et d’Europe qui continuent à prôner des politiques visant la destruction du concept même de la famille, non seulement par des lois mais aussi en niant le droit à l’objection de conscience des citoyens face à ces lois.
Dans la matinée du 21 octobre, le représentant du Patriarcat orthodoxe de Moscou s’est entretenu en privé avec le pape François. Un an plus tôt, devant le synode, le plus proche collaborateur du patriarche russe Cyrille avait dénoncé l’attitude de l’Eglise gréco-catholique en Ukraine mais aussi l’influence du relativisme moral, y compris chez de nombreux chrétiens. Il avait par contre fait l’éloge de l’ordination sacedotale d’hommes mariés. (apic/imedia/mp)