Le leader bolivien veut promouvoir une «Eglise catholique apostolique»

Rome: Le président Evo Morales reçu par le pape François

Rome, 6 septembre 2013 (Apic) Le pape François a reçu le président bolivien Evo Morales au Vatican, dans la matinée du 6 septembre 2013. Ce dernier a ensuite rencontré les responsables de la Secrétairerie d’Etat.

Selon un communiqué publié peu après par le Bureau de presse du Saint-Siège, ces échanges ont été notamment l’occasion d’évoquer les relations entre «la communauté ecclésiale et l’Etat», alors que le leader bolivien cherche à promouvoir une nouvelle institution – ›l’Eglise catholique apostolique renouvelée de l’Etat plurinational’ -, un culte national apparenté à une secte.

«Pour moi, vous êtes mon frère François», a lancé Evo Morales au pape au début de leur rencontre, qui s’est déroulée en espagnol. Le chef d’Etat bolivien était accompagné d’une délégation de 6 personnes. Les deux hommes se sont entretenus en privé pendant une trentaine de minutes. Puis, ils ont procédé au traditionnel échange de cadeaux. Le pape a offert à Evo Morales deux ouvrages, dont le document d’Aparecida, dont il fait cadeau à tous les leaders latino-américains. Le président bolivien a quant à lui offert un livre intitulé «Mémoire graphique de la réintégration maritime de la Bolivie». Le pays, enclavé, voudrait en effet gagner une fenêtre sur la mer en ouvrant un passage sur le territoire chilien.

Une Eglise apostolique renouvelée assimilée à une secte

Après cette rencontre privée, le président bolivien a rencontré le cardinal Tarcisio Bertone et Mgr Dominique Mamberti, respectivement secrétaire d’Etat du Saint-Siège et secrétaire pour les relations avec les Etats. Ces entretiens ont permis aux parties d’échanger sur «la situation socio-économique et religieuse du pays» ainsi que sur «la lutte contre les inégalités sociales et la pauvreté». «Dans la perspective de la culture de la rencontre, poursuit le communiqué, on a convenu de l’importance de bonnes relations entre la communauté ecclésiale et l’Etat».

Les relations entre l’Etat et l’Eglise sont parfois tendues en Bolivie, où Evo Morales a longtemps qualifié l’institution catholique d’ennemie des réformes ou «instrument de domination». Récemment, il a ainsi cherché à lancer une ›Eglise catholique apostolique renouvelée de l’Etat plurinational’, contrôlée par son gouvernement, mais que les évêques locaux assimilent à une secte.

Evo Morales était notamment présent lors de la messe conclusive des JMJ à Rio de Janeiro. Certains avaient alors critiqué l’opportunisme du président bolivien. (apic/imedia/mm/bb)

6 septembre 2013 | 14:25
par webmaster@kath.ch
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