«Le gouvernement américain devrait le placer en détention pendant une période»
Pakistan: Mgr Saldanha demande l’arrestation du pasteur Terry Jones
Lahore, 6 avril 2011 (Apic) Mgr Lawrence Saldanha, archevêque de Lahore, a demandé l’arrestation du pasteur américain Terry Jones. Le 20 mars 2011, cet Américain de 59 ans avait «supervisé» l’autodafé d’un exemplaire du coran.
«Le gouvernement américain devrait placer le pasteur en détention pendant une période», a affirmé le président de la conférence des évêques pakistanais. Dans une interview accordée le 4 avril à l’Aide à l’Eglise en Détresse, l’archevêque a déclaré qu’»au vu des effets de son action à travers le monde, le pasteur devrait être maîtrisé et comprendre le mal qu’il a fait». Et d’ajouter, selon l’agence d’information catholique américaine CNS, que si le gouvernement américain parle de liberté religieuse, il doit cependant prévenir de telles actions, perpétrées par des «chrétiens extrémistes et fondamentalistes».
Réunis en assemblée plénière, les évêques du Pakistan avaient vivement réagi au geste de Terry Jones. «Nous condamnons fermement un acte de pure folie. Il s’agit d’un geste qui ne reflète absolument pas les valeurs chrétiennes ni la doctrine de l’Eglise. Nous constatons avec déplaisir que quelqu’un qui se définiz pasteur ne connaît ni sa religion ni la normale décence», s’indignaient-ils dans un communiqué diffusé le 23 mars.
Un acte d’intolérance extrême
En réaction à la provocation du pasteur protestant, Barack Obama a affirmé le 2 avril que «la profanation d’un texte saint est un acte d’intolérance extrême». Le président des Etats-Unis a cependant souligné qu’»attaquer et tuer des personnes innocentes en réponse est scandaleux et un affront à la décence et dignité humaine», relate la chaîne d’information américaine CNN.
La provocation a déjà fait 20 victimes
Le 20 mars, Terry Jones – autoproclamé juge pour l’occasion – avait jugé le coran coupable «de crime contre l’humanité et de promouvoir des actes de terrorisme contre des personnes dont le seul crime était de ne pas partager la foi islamique». Il avait ensuite présidé à l’immolation d’un exemplaire du livre saint par son assistant, le révérend Wayne Sapp. La scène, diffusée sur YouTube, a provoqué l’ire de nombreux musulmans à travers le monde.
Une vingtaine de personnes ont depuis été victimes de la vague de colère déclanchée par le «coup d’éclat» du pasteur. En Afghanistan, sept employés de l’ONU ont trouvé la mort le 1er avril lors de l’attaque d’une base de l’Organisation des Nations Unies dans la ville de Mazar-e-Sharif. Le 5 avril, les manifestations réunissant près de 1’000 personnes se poursuivaient dans la ville de Kaboul. Le scandale est en voie de compromettre la présence internationale civile dans le pays, estime le quotidien romand «Le Temps».
Au-dessus de Terry Jones plane dorénavant une inquiétante fatwa. Son assassin est assuré de recevoir une récompense de 100 millions de roupies (830’000 euros). Le pasteur américain a déjà reçu plus de 300 menaces de mort et est maintenant placé sous la protection rapprochée du FBI. (apic/cns/cnn/amc)