Le don pour la caserne de la Garde suisse par la Loro en question
C’est le Valais qui paie le plus pour la nouvelle caserne de la Garde suisse au Vatican. Mais ce don d’un million, prélevé sur le fonds de la Loterie Romande (Loro), est-il vraiment légal, se demande le quotidien Neue Zürcher Zeitung (NZZ) basé à Zurich.
Le Conseil d’Etat valaisan finance en effet sa participation par le biais du fonds de la Loro alors que les sommes versées sont d’ordinaire réservées à des projets locaux et jugés d’utilité publique.
Projets locaux et jugés d’utilité publique
Le canton alpin a en effet grandement puisé dans le fonds de la Loterie Romande pour son apport financier à cette construction au Vatican. Les règles de la Loro stipulent que les projets soutenus doivent être d’utilité publique et «en principe à l’intérieur du canton». La Loterie Romande soutient près de 3’000 projets par année dans les domaines de l’action sociale, de la culture, du sport, de l’éducation, de la recherche, du patrimoine et de l’environnement en Suisse romande.
Quid du caractère confessionnel?
Le Valais, comme seize autres cantons suisses, participe financièrement à la construction de la nouvelle caserne de la Garde suisse au Vatican devisée à quelque 50 millions de francs. Le Conseil d’Etat a en effet décidé en janvier dernier de débloquer une aide d’un million de francs, soit le montant le plus important à l’échelle nationale. Zurich, en deuxième position, finance pour un montant de 800’000 francs, le canton d’Argovie pour 694’000 francs. La NZZ relève que les projets soutenus par le fonds d’aide doivent être «d’utilité publique» et, en principe, «à l’intérieur du canton». De plus, selon le règlement de la loterie, les demandes qui concernent des activités à caractère politique ou confessionnel marqué doivent être considérées comme «irrecevables».
Interpellé par le quotidien zurichois, le gouvernement valaisan se défend de contourner le règlement de la Loro en attribuant cette aide, estimant que la Garde suisse contribue au rayonnement du Valais et de la Suisse dans le monde entier, et que les activités de la Garde sont «en premier lieu de nature sécuritaire» et non confessionnelles.
«Cette institution a fait la réputation de notre canton et de notre pays»
Président du conseil d’administration de la Loro, le Valaisan Jean-René Fournier, ancien conseiller d’État et ancien conseiller aux États, a déclaré au quotidien valaisan Le Nouvelliste que la rénovation de la caserne de la Garde suisse relevait bel et bien d’une activité d’utilité publique. Il argumente par le fait que le Valais fournit un contingent très important à la Garde suisse.
«Cette institution a fait la réputation de notre canton et de notre pays. C’est le témoignage de nos valeurs». Quant au fait que les demandes à la Loro ayant caractère «confessionnel marqué» doivent être considérées comme irrecevables, le politicien démocrate-chrétien estime que l’on peut toujours ergoter sur l’aspect religieux. mais la Suisse a tout intérêt à ce que la Garde pontificale perdure. Beaucoup de cantons, y compris ceux qui ne sont pas catholiques, participent au financement de la construction de la caserne. (cath.ch/nzz/nouvelliste/be)