Le diocèse d’Aix-la-Chapelle dévoile les noms de 53 prêtres abuseurs
Afin de faire sortir de l’ombre davantage de victimes d’abus sexuels, le diocèse allemand d’Aix-la-Chapelle a dévoilé, le 18 octobre 2023, les noms de 53 auteurs avérés ou présumés, dont celui d’un ancien évêque auxiliaire.
Aix-la-Chapelle est ainsi le premier diocèse en Allemagne à publier une telle liste de prêtres abuseurs (alors que la publication des noms est la norme en Amérique du Nord NDLR), rapporte l’hebdomadaire catholique Tagespost.
Les critères de publication ont été élaborés en concertation avec des organes compétents. La condition pour que le nom de l’auteur soit mentionné est que la personne ait été condamnée dans le cadre d’un procès de droit public ou ecclésiastique. Est considérée comme auteur présumé une personne contre laquelle une demande de reconnaissance a été déposée et jugée plausible. Dans les deux catégories, les personnes doivent être décédées depuis plus de dix ans.
Parmi les noms des auteurs présumés figure celui de l’évêque auxiliaire Mgr August Peters, décédé en 1986.
Un modèle pour l’Allemagne?
L’évêque d’Aix-la-Chapelle, Mgr Helmut Dieser a une nouvelle fois appelé le public à faire parvenir de plus amples informations au diocèse. S’il se dit convaincu que ces crimes appartiennent à une «époque révolue» de l’Église, il convient néanmoins de rester vigilant. Aujourd’hui, les mesures de prévention, la réglementation des interventions et un changement de mentalité empêchent mieux que par le passé de tels crimes et leur dissimulation.
L’efficacité de la démarche doit être évaluée
Mgr Dieser a également présenté la démarche du diocèse d’Aix-la-Chapelle à ses confrères évêques lors de l’assemblée plénière d’automne. La procédure est nouvelle en Allemagne,et on ignore pour l’heure son efficacité. Mais pour l’évêque d’Aix il faut le faire dans l’intérêt des victimes. En l’état, les évêques allemands n’envisagent cependant pas un accord national sur une telle publication dans tous les diocèses. Avant d’en faire un modèle, il faudra évaluer l’effet de cette mesure et si elle sert les intérêts des personnes concernées comme on l’espère, a-t-il conclu. (cath.ch/tg/mp)