Le départ de Mgr Donzé: «une demi-surprise»

Lausanne, 13 mai 2015 (Apic) Le départ de Marc Donzé, annoncé le 13 mai 2015, un an avant le terme normal de son mandat, «n’est qu’une demi-surprise», a affirmé à cath.ch Philippe Gardaz, ancien juge cantonal vaudois. Une adaptation difficile au contexte vaudois pourrait avoir joué dans sa décision.

Pour les personnes informées, le départ de Marc Donzé, un an avant le terme normal de son mandat, n’est qu’une demi-surprise, selon Philippe Gardaz. «L’abbé Donzé était arrivé au début 2012 dans le canton de Vaud un peu à la surprise générale, après un brillant parcours académique et pastoral essentiellement fribourgeois.» S’adapter à la mentalité vaudoise face à des responsables de la Fédération ecclésiastique catholique (FEDEC) très attachés à leurs prérogatives n’a pas toujours été facile, note l’ancien juge. «A 65 ans le professeur Donzé a été un peu déraciné, sa réputation ne l’avait pas précédé», explique Philippe Gardaz. Il l’imagine se consacrer désormais à la publication des œuvres complètes de Maurice Zundel. D’après le règlement de la caisse de pension des prêtres, l’abbé Donzé peut, à 68 ans, bénéficier d’une retraite complète.

«Une belle fibre sociale d’écoute»

Contactés par cath.ch, un groupe d’agents pastoraux du service de formation de l’Eglise catholique dans le canton de Vaud a tenu à saluer l’action de Mgr Donzé au vicariat. Ils rendent hommage à son courage de terminer maintenant une fonction extrêmement sollicitante, et à sa lucidité, qui lui a permis de ne pas risquer d’aller au-delà de ses forces physiques et morales.

Les agents pastoraux retiennent principalement du mandat de Mgr Donzé sa «belle fibre sociale d’écoute», rappelant qu’il savait être présent parmi eux et leur donner une attention particulière. «Jamais nous ne nous sommes sentis largués dans une situation», assurent-ils.

Sa plus grande contribution à la vie de l’Eglise dans le canton a été, selon eux, d’avoir rééquilibré la pastorale territoriale et la pastorale catégorielle. De deux domaines autrefois quelque peu éloignés, il a su faire une force de coopération et de complémentarité. Il a ainsi mené à terme un certain nombre d’orientations pastorales prioritaires. Outre celles touchant à l’accompagnement des personnes en deuil ou des catéchumènes, le vicaire épiscopal a su donner un souffle particulier à la pastorale des familles.

Des décisions mûrement réfléchies

Les agents pastoraux ont aussi souligné le travail réalisé au niveau des missions linguistiques. Mgr Donzé a réussi à les articuler dans l’Eglise locale en tenant compte de leur spécificité.

Ils relèvent également son important engagement dans l’œcuménisme. Un champ d’action qu’il s’est efforcé d’amener sur le terrain, notamment à travers une approche multiculturelle.

Son attention tout particulière à la culture a également été mentionnée.

Sur un plan plus personnel, les agents pastoraux soulignent les qualités d’approfondissement et de discernement de Mgr Donzé. Un aspect qui a pu créer le sentiment que certaines de ses décisions étaient «abruptes», et qui a parfois donné lieu à des difficultés, observent les employés du vicariat. Ils assurent pourtant que cela venait de son désir d’être complètement sûr de son fait avant d’agir. «Mgr Donzé n’a ainsi jamais pris de décision ‘à la légère’», relèvent-ils.

La Fédération ecclésiastique catholique romaine du Canton de Vaud (FEDEC) n’a de son côté pas fait de commentaire sur cette décision qui ne lui appartient pas.

Encadré

Marc Donzé

Originaire des Breuleux, dans le canton du Jura, l’abbé Marc Donzé est né à La Chaux-de-Fonds le 3 avril 1947. Ordonné prêtre à La Chaux-de-Fonds en 1972, il est nommé vicaire à Genève. De 1977 à 1980 il complète sa formation théologique à Munich et à Rome, où il obtient un doctorat avec une thèse consacrée à l’abbé Maurice Zundel. De retour en Suisse, il est nommé auxiliaire à la paroisse du Locle puis responsable de la formation des laïcs pour le canton de Neuchâtel. Membre du Conseil presbytéral il en est élu président en 1994.

De 1981 à 1990 il est directeur spirituel puis supérieur du séminaire diocésain. Chargé de cours à l’Université de Fribourg dès 1983 il devient professeur ordinaire de théologie pastorale en 1986 et occupera cette charge jusqu’en 1997. Il retourne ensuite en paroisse comme curé de St-Pierre à Fribourg en 1998 avant d’être nommé en 2006 vicaire épiscopal pour la partie francophone du canton de Fribourg. Et c’est en janvier 2012 qu’il reprend la charge de vicaire épiscopal pour le canton de Vaud. (apic/mp/rz)