Le Denier de Saint-Pierre en nette hausse, malgré la baisse des dons
Grâce à la vente de biens immobiliers, le Denier de Saint-Pierre a recueilli en 2022 plus du double de ce qui avait été obtenu l’année précédente, soit 107 millions d’euros, peut-on lire dans un rapport annuel publié par le Saint-Siège le 30 juin 2023. Mais les dons effectués, qui servent à soutenir la mission du pape et ses œuvres de charité, ont eux légèrement baissé.
En 2022, le Saint-Siège a recueilli 107 millions d’euros grâce au Denier de Saint-Pierre, beaucoup plus que les 46,9 millions obtenus en 2021. Un doublement qui s’explique par des opérations financières qui ont rapporté 63,5 millions d’euros cette année là contre 2,5 millions d’euros en 2021. Ces rentrées inhabituelles sont liées pour 50,3 millions à la vente de biens immobiliers appartenant au fonds Obolus, qui gère le Denier.
En juillet dernier, le Saint-Siège avait annoncé avoir vendu au prix de 214 millions d’euros un immeuble qu’il possédait à Londres, au cœur d’une importante affaire financière et objet, depuis 2021, d’un procès au Vatican. L’immeuble avait été initialement acheté avec des fonds provenant d’Obolus, le Saint-Siège assurant avoir ensuite protégé les dons des fidèles. Le rapport du Saint-Siège ne dit pas si la somme perçue provient d’une partie de cette vente ou de la vente d’autres biens immobiliers.
D’autre part, les dons ont légèrement baissé en 2022 par rapport à l’année précédente, passant de 44,1 millions d’euros à 43,5 millions d’euros (-1,4%).
63% des dons viennent des diocèses, 6% de donateurs privés de pays du monde entier, 3% de congrégations religieuses et 28% de fondations internationales. La baisse la plus significative vient des dons des donateurs privés, réduits de plus de la moitié en un an.
Baisse des dons américains et allemands, hausse des dons coréens
En 2022, les dons sont une nouvelle fois principalement venus des États-Unis, avec 11 millions d’euros (25% des dons reçus), soit un peu moins que l’année précédente (13 millions d’euros et 29% des dons). Suit cette année la Corée du Sud, avec 3,5 millions d’euros (8% des dons) – sa générosité s’étant récemment manifestée lorsqu’elle a permis au Vatican d’envoyer un convoi alimentaire en Ukraine. L’année précédente, les Coréens avaient fait don de 1,4 million d’euros au pontife (3% des dons).
Parmi les donateurs viennent ensuite l’Italie (7% des dons), qui a donné 2 millions de moins qu’en 2021 et le Brésil avec 3,5% des dons – en nette hausse. Les catholiques allemands (1,3 million, soit 3% des dons) ont pour leur part donné 1 million d’euros en moins cette année, et devancent à peine les donateurs français qui ont envoyé exactement autant que l’année précédente (1,2 million d’euros, soit 3% des dons).
Complètent ensuite le ›top 10’ des pays donateurs avec des dons inférieurs à 1 million d’euros : l’Irlande, l’Espagne, le Mexique et la Slovaquie. Ces 10 pays représentent 55% des dons – quatre points de moins qu’en 2021 – alors que le reste des autres pays représente 13%.
95,5 millions d’euros dépensés en 2022
En 2022, le Denier de Saint-Pierre a dépensé 95,5 millions d’euros. 11,5 millions d’euros n’ont donc pas été utilisés cette année. L’année précédente, le fonds en charge du Denier avait été déficitaire à hauteur de 18,4 millions d’euros.
Sur les sommes dépensées, 77,6 millions d’euros ont servi au « soutien de la mission apostolique », c’est-à-dire le financement du fonctionnement de la Curie, soit une augmentation de 29% par rapport à l’année précédente. Cette somme finance 20% des dépenses du Saint-Siège en 2022, et est répartie équitablement entre les différentes entités, comme c’était déjà le cas l’année précédente.
10% des aides vers l’Ukraine 34% vers l’Afrique
Les projets d’aide du pape ont eux augmenté d’environ 40%, passant à 16,2 millions d’euros. Le pontife a financé 192 projets en 2022, la plus grande part étant dévolue à l’Afrique – 34% des 16,2 millions d’euros – suivie de l’Europe – 22,4% – et de l’Amérique – 20%. Vient enfin l’Asie, avec 14% et l’Océanie avec moins de 1%. 65% des aides financent des projets sociaux, 20% aident à l’évangélisation et 14% visent à préserver la présence chrétienne dans les pays récemment évangélisés.
Le pays le plus aidé en 2022 est l’Ukraine – 1,5 million d’euros, soit presque 10% des aides. Ont aussi été soutenus cette année l’Angola, le Brésil, le Congo, le Pakistan, le Bangladesh, le Malawi, le Togo, Haïti, l’Inde, le Vietnam, le Venezuela, la Guinée ou encore la Tanzanie. (cath.ch/imedia/cd/mp)