Le conflit entre le Père Serafin et l’Eglise d’Argovie trouve une fin
Depuis des années, le diocèse de Bâle et l’Eglise cantonale d’Argovie se disputent avec le religieux d’origine polonaise Adam Serafin. Dans un jugement récent, le tribunal administratif argovien constate que son licenciement en 2020 n’était pas conforme au droit mais qu’il conserve néanmoins sa validité.
Raphael Rauch kath.ch / traduction adaptation Maurice Page
«Ce conflit ne fait que des perdants», a déploré pour kath.ch Luc Humbel, président de la corporation ecclésiastique cantonale d’Argovie.»Nous avons certes obtenu partiellement gain de cause devant le tribunal, mais trop de vaisselle a déjà été cassée pour cela».
Selon le jugement du tribunal administratif, le licenciement du Père Adam Serafin par l’Eglise cantonale n’a certes pas été effectué dans les règles, mais il reste néanmoins valable. Pour les juges, le retrait de la missio canonica par l’évêque, en octobre 2020, et le licenciement consécutif du religieux d’origine polonaise par le conseil de l’Eglise cantonale (son employeur en droit civil NDLR) auraient dû être justifiés de manière plus complète.
Le tribunal administratif critique également le fait que le Conseil de l’Eglise cantonale a violé l’autonomie de la paroisse parce le conseil de paroisse de l’époque ne voulait pas licencier le Père Serafin.
Le licenciement lui-même reste toutefois valable. Un tribunal de recours devra encore décider du montant de l’indemnité de licenciement.
Pour Luc Humbel, l’objectif de l’Église cantonale est de ne pas alourdir davantage la vie des paroisses de Gebenstorf, Turgi et Birmenstorf. «Le calme est revenu ces derniers mois. Deux nouveaux prêtres commenceront officiellement leur ministère en janvier. Le renouveau a commencé depuis longtemps, il nous reste maintenant à régler des problèmes hérités du passé.»
Procédure encore en suspens à Rome
Le 7 janvier 2023, le vicaire épiscopal Valentine Koledoye remettra la missio canonica à Markus Brun comme administrateur de la paroisse et à Beat Reichlin comme auxiliaire.
Une procédure est toujours en cours auprès de la Rote romaine, constate en outre Luc Humbel. «Mais il s’agit d’une procédure de droit canonique et elle ne concerne que l’évêché de Bâle, pas nous en tant qu’Église cantonale». Le Père Adam Serafin a fait recours à Rome contre le retrait de sa missio canonica. Mais quelle que soit la décision de Rome, une chose est sûre pour Luc Humbel : «Le père Adam Serafin ne peut plus retrouver son ancien poste. Pour nous, il appartient au passé».
L’avocat du Père Serafin n’a pas pu être joint dans l’immédiat pour un commentaire. (cath.ch/kath.ch/mp)