Le chrétien ne doit pas «subir» mais agir, souligne le pape

Le pape François a appelé les chrétiens à ne pas «subir passivement les choses», mais à s’engager «face aux grandes questions sociales, économiques et politiques d’aujourd’hui. Il s’exprimait lors de l’audience générale qu’il a présidée place Saint-Pierre, le 13 septembre 2023.

Poursuivant ses catéchèses sur la passion pour l’Évangile, le pape a médité sur la figure d’un laïc du Venezuela, le bienheureux José Gregorio Hernández Cisneros (1864-1919), qui fut médecin, professeur d’université et scientifique. Ce «médecin des pauvres», qui avait effectué une partie de ses études à Paris, a été béatifié le 30 avril 2021 à Caracas.

Puisant dans la vie de celui qui dut renoncer au sacerdoce en raison de problèmes de santé, le 266e pape a souligné que le véritable zèle apostolique ne suivait pas «ses propres aspirations, mais la disponibilité aux desseins de Dieu.» Il a encouragé le chrétien à ne pas se renfermer sur lui-même, ni «subir passivement les choses», mais à «tout faire dans un bon esprit, pour servir le Seigneur.»

Le chrétien n’est pas celui qui se lamente «que tout va mal»

José Gregorio «nous stimule également à nous engager face aux grandes questions sociales, économiques et politiques d’aujourd’hui.» En effet, cet «homme de prière», qui assistait à la messe et récitait le chapelet chaque jour, s’est senti appelé à offrir sa vie pour la paix, alors que grondait la Première Guerre mondiale.

Le pape a donné le récit du dernier jour du bienheureux, qui mourut le 29 juin 1919, au lendemain de la signature du Traité de Versailles: «Un ami lui rend visite et le trouve très heureux. José Gregorio a en effet appris que le traité mettant fin à la guerre avait été signé. Son offrande a été accueillie, et c’est comme s’il pressentait que sa tâche sur terre était terminée. Ce matin-là, comme d’habitude, il était allé à la messe et il descend maintenant dans la rue pour apporter des médicaments à un malade. Mais en traversant la route, il est percuté par un véhicule; transporté à l’hôpital, il meurt en prononçant le nom de la Vierge.»

Ainsi le chrétien n’est pas celui qui se lamente «que tout va mal» ni qui tombe dans le «bavardage.» Au contraire, il est appelé « à s’en occuper, à se salir les mains», a martelé le pape.

Appels à prier pour la Libye et le Maroc

À l’issue de l’audience générale, le pape François a appelé à prier pour les populations de la Libye et du Maroc, touchées ces derniers jours par d’importantes catastrophes naturelles. Le pontife a d’abord évoqué la population libyenne, affectée par de graves inondations dans l’est du pays qui auraient entraîné la rupture de deux barrages. Les autorités indiquent qu’au moins 2300 personnes sont mortes et 10’000 autres portées disparues rien que dans la ville de Derna, au nord-est du pays. «Je vous invite à vous unir à ma prière pour tous ceux qui ont perdu la vie, pour leurs proches et pour les secouristes», a déclaré le pape.

Il a une nouvelle fois évoqué le sort du «noble peuple» du Maroc, frappé par un violent tremblement de terre le 9 septembre, qui a provoqué la mort de près de 3000 personnes. «Prions pour le Maroc, pour les habitants, que le Seigneur leur donne la force de se reprendre,» a lancé le pontife. (cath.ch/imedia/ak/cd/rz)