Le chemin de foi n'est pas «viable» sans les autres Églises

Pour un chrétien, il n’est pas «viable» d’avancer seul sans la compagnie des autres Églises chrétiennes, a averti le pape François en recevant les participants à l’assemblée plénière du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, le 6 mai 2022.

Après plusieurs jours d’immobilisation à Sainte-Marthe en raison de son genou douloureux, le pontife de 85 ans s’est rendu à nouveau au palais apostolique pour recevoir ses hôtes. L’évêque de Rome se déplaçait cependant en fauteuil roulant comme la veille.

Dans son discours, le pape a mis en garde contre les «graves obstacles à l’œcuménisme» que sont la présomption d’autosuffisance et l’autoréférencialité. Et le pontife, sortant de ses notes, de fustiger les «replis égocentriques de certaines communautés chrétiennes», qui représentent «un retour en arrière».

La compagnie des autres Eglises est nécessaire

«Aujourd’hui pour un chrétien, a insisté le successeur de Pierre, il n’est pas possible, il n’est pas viable de continuer seul avec sa confession. Soit nous avançons ensemble, tous les confessions fraternelles, soit nous ne marchons pas, […] nous restons immobiles». «On ne peut pas penser avancer sur le chemin de la foi sans la compagnie des frères et sœurs d’autres Églises», a dit le pape à plusieurs reprises.

Il s’est néanmoins défendu de suivre en cela une idée «moderne». Le pontife voit en effet dans l’unité des chrétiens un enjeu crucial alors que la guerre russo-ukrainienne «cruelle et insensée […] menace le monde entier». «Ignorer les divisions entre les chrétiens, par habitude ou par résignation, signifie tolérer cette pollution des cœurs qui rend le terrain fertile pour les conflits», a-t-il prévenu.

Le chef de l’Église catholique a encouragé par ailleurs les préparatifs œcuméniques du 1700e anniversaire du premier Concile de Nicée, qui sera célébré en 2025. Enfin, il a demandé que les voix des autres chrétiens soient écoutées dans le cadre du Synode sur la synodalité qui bat son plein au niveau des Églises locales.

Dans son adresse de salutations, le cardinal suisse Kurt Koch, président du dicastère pour l’unité des chrétiens, a indiqué que l’assemblée plénière avait été en contact avec Mgr Sviatoslav Shevchuk,  archevêque majeur de l’Église gréco-catholique ukrainienne, qui avait exposé la «terrible situation» dans son pays. (cath.ch/imedia/ ak/mp)