Le chanoine Liaudat, un curé transfrontalier
Le chanoine Jean-Pierre Liaudat, curé du secteur de Notre-Dame des Glaciers, en Valais, exerce un ministère transfrontalier, entre Suisse et France, dans un environnement de montagne et un territoire immense et fractionné. Depuis le début de la pandémie, il déploie une sacrée énergie pour apporter une présence sous diverses formes auprès de ses paroissiens.
Par Claude Jenny/Grandir
«Il y a toujours quelque chose à faire! Les célébrations des messes, bien sûr, mais aussi les nombreux contacts à entretenir» confie-t-il sans se plaindre. Ainsi doit être, pour lui, le rôle d’un curé au temps de la pandémie: un temps spécial où le prêtre se doit d’être le plus présent possible !
Suivre le chanoine Liaudat durant une journée tient du marathon! Lui ne se pose pas la question. Notre photographe l’a accompagné durant une journée ordinaire de semaine. Un programme bien rempli! Depuis la pandémie, ce prêtre de choc ne sait plus trop ce que sont jours de congé ou vacances.
Messes à Salvan, à Vallorcine et au-delà
D’abord au travers des messes qu’il célèbre à Salvan, Finhaut, Trient, Le Châtelard, mais aussi à Vallorcine de l’autre côté de la frontière, et au-delà. Avec son confrère curé de Chamonix, ils se répartissent les cérémonies de part et d’autre de la frontière. En ce temps de restrictions, le rôle du prêtre est encore plus difficile, notamment lors des funérailles. «Devoir accompagner une famille en deuil dans les conditions actuelles n’est pas aisé» doit-il hélas constater.
Puisque la fréquentation des églises est limitée, le chanoine Liaudat multiplie les visites à domicile pour apporter la communion, contacte personnellement par téléphone chaque semaine une cinquantaine de personnes âgées, édite un «bulletin hebdomadaire» avec son homélie dominicale, des prières, des messages, avec une large diffusion électronique et papier. Et jongle avec les dispositions sanitaires suisses et françaises.
Les douaniers le connaissent bien
S’il passe la frontière plusieurs fois par semaine, c’est bardé d’une série d’autorisations. «Devoir avoir un papier officiel pour pouvoir aller dire la messe en France…» le fait rire. Mais depuis le temps qu’il est actif dans ce périmètre géographique dont il apprécie la beauté, les douaniers le connaissent bien. Comme les employées du petit train Mont-Blanc Express qu’il emprunte – faute de route – pour se rendre à Salvan. Ainsi l’horaire des messes est-il calqué sur celui des trains!
Les routes enneigées et verglacées, les retours à sa cure de Finhaut la nuit tombée, il connaît. Mais il espère que la pandémie va se calmer pour pouvoir à nouveau célébrer dans des conditions normales, y compris en plein air, l’été dans un environnement qui fait honneur à la Création.
Rattaché à l’Abbaye de Saint-Maurice, le chanoine Liaudat est habité d’une foi à… soulever les montagnes. Du coup, son ministère de «curé des glaciers» fait son bonheur de prêtre! (cath.ch/grandir/cj/bh)
Cet article a été publié dans le numéro de janvier – février 2021 de la Revue Grandir